De son côté, l’industrie manufacturière a non seulement bien résisté à la crise, «mais elle a progressé de 1,1% en valeur ajoutée réelle en 2020», souligne Mathieu Grobéty. Pourtant, cette branche subissait des vents contraires ces dernières années, liés aux incertitudes de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine. Ainsi, chez Bobst, la tendance était à un léger coup de frein dès 2019. «C’est normal, car notre activité est très cyclique», précise Jean-Pascal Bobst, CEO de la firme de machines d’emballage.
Devant la fermeture de ses usines en Chine aux prémices de la crise, le fabricant de machines d’emballage a pu anticiper les difficultés qui se préparaient. Le CEO salue la bonne intelligence des échanges avec les autorités tant vaudoises que suisses, pour une reprise du travail rapide: la production de son centre de Mex a été interrompue tout au plus trois semaines. «Nous avons aussi pu nous appuyer sur nos forces régionales – 15 sites de production autour du globe – pour soutenir nos clients internationaux.
L’année 2020 a été un tour de force puisque nous l’avons terminée sur un léger bénéfice», s’enorgueillit le directeur général du groupe qui emploie près de 5700 collaborateurs, dont 1900 en Suisse.
Alors que les commandes s’étaient effondrées au printemps 2020, la reprise est arrivée dès l’automne. «Si bien qu’en juillet 2021, notre carnet de commandes avait bondi de 68% par rapport à la même période l’année précédente » témoigne Jean-Pascal Bobst. L’entrave aux voyages vers certains marchés reste un handicap, «mais nous avons vendu, pour la première fois, une machine entièrement par visioconférence», raconte-t-il.
Autre difficulté rencontrée par Bobst et par bien d’autres entreprises: la chaîne logistique qui souffre de l’intensité de la reprise après un arrêt forcé. Des pénuries d’aciers spéciaux et de composants électroniques distendent les délais de livraison. «Un problème de chanceux», commente le patron de la firme ancrée dans le canton de Vaud depuis sa fondation en 1890.