Après la crise sanitaire, l’économie vaudoise est repartie toutes voiles dehors. «Selon nos estimations, le canton de Vaud a mieux résisté que la Suisse dans son ensemble», affirme Mathieu Grobéty, directeur exécutif du Créa, l’institut d’économie appliquée de l’Université de Lausanne (Unil).
Le calcul est simple: le produit intérieur brut vaudois (PIB) s’est contracté de 1,9% en 2020, «contre -2,5% pour celui de l’ensemble de la Suisse. Et ce malgré un effondrement plus important au quatrième trimestre», poursuit l’expert en analyse prévisionnelle. Il rappelle que depuis, la conjoncture vaudoise a connu un rebond plus marqué que celui du reste du pays. Autre preuve du solide cap vaudois durant la crise: un endettement public global « qui n’augmente que faiblement, selon les estimations de l’Administration fédérale des finances», souligne Jean-Pascal Baechler responsable de l’Observatoire BCV de l’économie vaudoise.
Si ces indicateurs macroéconomiques sont réjouissants, les difficultés éprouvées par les entreprises ne sont pas à sous-estimer. «Les chiffres du chômage partiel montrent à quel point l’impact [de la pandémie] a été massif, évoque Patrick Zurn, responsable économique de la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie (CVCI). Au cœur de la crise, près d’un actif sur trois a été concerné par des indemnités de réduction de l’horaire de travail (RHT) dans le canton.»
Dans l’hôtellerie-restauration, ce chiffre a grimpé à 86%. Preuve que le milieu a été la plus grande victime économique de la pandémie. La situation au regard des nuitées n’avait pas été aussi catastrophique depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les données du Créa montrent que «la contraction a été violente, de -44,6% en valeur ajoutée réelle corrigée des effets de prix», note Mathieu Grobéty, tout en relativisant les conséquences de cette baisse, car la branche pèse un «petit poids», 1,1% du PIB vaudois. Et l’économiste et chercheur d’ajouter: «Bien que ce segment souffre toujours des mesures en place, la reprise y a été particulièrement visible.»
La récession due au Covid a été moins forte pour le canton de Vaud qu’ailleurs «grâce à son économie diversifiée, à moins de restrictions qu’à l’international et aux aides nombreuses qui ont permis la poursuite de presque toutes les activités», résume Patrick Zurn de la CVCI. Trois secteurs ont particulièrement tiré leur épingle du jeu et contribué à la performance vaudoise, en temps de pandémie: l’industrie manufacturière, la chimie-pharma et la construction.
