Qui l’eût cru? La crise sanitaire n’a pas suffi pas pour mettre des bâtons dans les roues dans l’innovation vaudoise. Raphaël Conz, responsable de l’unité Entreprises du Service de la promotion de l’économie et de l’Innovation de l’État de Vaud (SPEI) peut en témoigner. En tant qu’acteur incontournable pour le lancement d’une start-up, il atteste que la tendance reste positive et qu’aucune chute des investissements dans le développement d’entreprises innovantes n’est à déplorer. «En 2020 une trentaine de start-up se sont créées, un chiffre qui est dans la moyenne supérieure des années précédentes», rassure-t-il.
Ce responsable reconnaît toutefois un léger frein dû au Covid. «Le premier lockdown a fait ralentir certaines entrées en bourses ou a retardé l’obtention de quelques brevets», constate-t-il. Quant aux structures qui n’étaient pas encore lancées sur le marché et qui n’avaient pas encore les reins assez solides en matière de trésorerie, l’unité Entreprises du SPEI (qu’il dirige) a su leur apporter les aides et établir les contacts nécessaires dans le panel d’acteurs économiques de l’innovation.
Fonds de caisse de départ
Lancer un prototype pour une entreprise naissante, former le personnel nécessaire et commercialiser un produit sont autant d’étapes qui peuvent durer jusqu’à six ans. C’est ce qu’a pu observer Raphaël Conz dans son travail d’accompagnement. Tout cela entraîne inéluctablement de nombreuses charges. Les aides du SPEI ont donc été primordiales pour amener les capitaux nécessaires, qu’ils soient étatiques ou privés.
«On a été vite impacté par l’accès au marché pour les levées de fonds, se souvient le responsable au SPEI. Lors de la première vague, les crédits Covid se calculaient sur la base du chiffre d’affaires de l’entreprise. Comme ces start-up fraichement lancées n’en avaient pas encore, on a dû créer des aides basées sur les frais d’exploitation.»
L’an dernier, près de 6 millions de francs d’aides à fonds perdu ont été distribués par l’intermédiaire du SPEI. Une année record en termes de soutien. «Ce montant vient corroborer cette demande constante de créations de start-up», affirme Raphaël Conz.
Une aubaine pour le numérique
C’est bien souvent lors de période de crise que se développent rapidement de nouvelles technologies; c’est du moins ce dont Raphaël Conz s’est rendu compte, principalement dans le secteur du numérique. «Le Covid n’a pas aidé les PME, mais il a peut-être été l’occasion pour amener certaines structures à prendre davantage en compte le digital dans leur gestion, analyse-t-il. Cela a pu permettre de développer de nouveaux canaux comme les plateformes de commandes à domicile pour les restaurants.»
Ainsi, une start-up comme CYSEC, spécialisée dans la protection des données, a su tirer son épingle du jeu au moment de l’instauration du télétravail. Un autre exemple, dont se souvient Raphaël Conz, c’est «Ecorobotix». L’entreprise, qui développe des robots de désherbage pilotés par l’énergie solaire, a pu bénéficier du programme d’aide foncière du SPEI lors de la crise sanitaire. La start-up est innovante dans la conception de son produit, son développement et sa production. Pour Raphaël Conz, ce sont là les trois piliers d’éligibilité pour l’accompagnement d’un projet. Une mission de soutien qu’il occupe depuis douze ans.