Le secteur du loisir doit aussi s’adapter à la crise. Une crise dont les effets sont concrets pour la Société coopérative des remontées mécaniques du Balcon du Jura vaudois. «L’augmentation du prix de l’électricité est d’environ 50% pour nous, lâche Yvan Pahud, membre du comité de la société. Cela représente plusieurs dizaines de milliers de francs sur l’année.»
Dès lors, la société a dû prendre des mesures pour supporter cette hausse, qui concerne aussi le prix du mazout. «Nous relèverons le tarif de nos abonnements journaliers de quelques francs, indique celui qui est aussi député et municipal à Sainte-Croix. Les abonnements à la saison resteront au même prix. L’accès aux pistes devra aussi sans doute être restreint. Vu l’augmentation des charges, il faut qu’un nombre important de skieurs vienne pour rentabiliser une ouverture.»
«On compte sur les habitants de la région, qui dépenseront moins en venant skier ici. Et sur beaucoup de neige cet hiver!»
Yvan Pahud, député au Grand Conseil et municipal, Sainte-Croix
Pour ne rien arranger, s’ajoute aussi le risque de fermeture imposée par les instances fédérales. «S’il le faut, nous nous plierons à cette demande, c’est certain.»
Yvan Pahud en appelle à la solidarité de la population locale… et espère des conditions météo favorables.
«On compte sur les habitants de la région, qui dépenseront moins en venant skier ici. Et sur beaucoup de neige cet hiver! Cela nous permettrait de réduire le travail de la dameuse, et de moins utiliser le canon à neige. Et donc, de diminuer nos charges.»
Si ces exemples sont très parlants (alors qu’on pouvait imaginer ces modestes représentants de l’économie loin de ces préoccupations apparentées à l’échelle large), la marge de manœuvre reste mince, pour le Canton.
En effet, le niveau de consommation des entreprises vaudoises appartenant aux grands consommateurs est une affaire confidentielle. Raison pour laquelle un décret urgent a été adopté par le Grand conseil début novembre afin de connaître la liste des entreprises consommant plus de 100’000 kWh/an d’électricité ou 1’000’000 kWh/an de gaz.
Le Conseil d’État souhaite user de cet instrument pour encourager les entreprises grandes consommatrices à prendre les dispositions nécessaires pour faire face à une pénurie, en réorganisant par exemple leur fonctionnement. Il s’agit de remettre un peu d’ordre dans un marché libre qui n’avait posé aucun problème jusqu’ici et qui appelle désormais un recadrage.