Energie: le coup de fouet
Emulation et Mobilisation

La concrétisation de la SOBRIETE ENERGETIQUE, un art de funambule

Entre incitations, contraintes et nécessité de persuader du bien-fondé des objectifs poursuivis et des moyens pour les atteindre, la mise en œuvre d’une démarche pérenne de sobriété énergétique s’apparente à un délicat exercice d’équilibriste.
ARC Jean-Bernard Sieber

Pour Arnaud Brulé, de la Direction de l’énergie du Canton de Vaud, les collectivités publiques ont un grand rôle à jouer pour initier les changements de comportement.

ARC Jean-Bernard Sieber

«Cela fait des années que nous préparons le terrain pour la sobriété énergétique, mais la crise actuelle a eu pour effet d’accélérer les prises de conscience», estime Arnaud Brulé. Le Vaudois travaille à la Direction de l’énergie depuis 2015 et a récemment pris la tête de la nouvelle unité Mobilisation, sensibilisation, économie, sobriété qui y a été créée. «Notre rôle consiste à mobiliser les acteurs de la transition énergétique et à faciliter les changements, que ce soit par de l’information, de la sensibilisation, l’éducation dans les écoles, le dialogue autour de ces questions sociétales et l’accompagnement au passage à l’action sur le terrain», résume-t-il.

Arnaud Brulé rappelle qu’un but essentiel de la stratégie énergétique cantonale est de réduire fortement la consommation d’énergie. Celui-ci repose sur deux axes, qui sont autant d’objectifs à atteindre: l’efficacité et la sobriété énergétique. La première consiste à «réduire la quantité d’énergie nécessaire à satisfaire un besoin identique», et repose principalement sur l’isolation des bâtiments, l’efficience du chauffage et l’électrification des véhicules ; tandis que la seconde vise «à éviter le gaspillage, et aussi à prioriser davantage les besoins énergétiques essentiels».

L’efficacité énergétique ne suffira pas

Et si, pour Arnaud Brulé, l’efficacité énergétique «a un fort potentiel d’impact, avec des solutions techniques bien rodées, nous savons très bien que cela ne suffira pas». Bien que le changement des comportements individuels et des habitudes représente une inertie plus importante – et donc davantage d’efforts humains, ses bienfaits potentiels sont eux aussi très importants.

 

«Il serait trop simpliste de compter uniquement sur le bon vouloir de la population.»

 

Or «il serait trop simpliste de compter uniquement sur le bon vouloir de la population, estime l’économiste de formation. Les collectivités publiques ont aussi un grand rôle à jouer, notamment de facilitation à travers la transformation des conditions-cadres, tout en étant dans un mode aussi participatif que possible, pour que la population adhère à ces changements.» Les actions de sensibilisation dans les écoles, les subventions pour des visites-conseils dans les logements ainsi que des séminaires offerts aux concierges pour des économies de chauffage, sont autant d’exemples de mesures déjà mises en place par le Canton.

Reste qu’en arrière-plan de toutes ces actions, les autorités doivent aussi, d’une certaine manière, lutter contre le sentiment populaire d’un combat qui serait perdu d’avance. «Notre mission est de montrer que cette sobriété énergétique est non seulement incontournable, mais aussi désirable et réalisable», avance Arnaud Brulé.