Energie: le coup de fouet
Emulation et Mobilisation

Les entreprises vaudoises s’estiment VULNÉRABLES en cas de pénurie

Face à une menace encore incertaine, les membres de la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie sont un tiers à estimer qu’elles devraient «tirer la prise» en cas de black-out.

Une année après la pandémie, les PME vaudoises et les grandes industries n’avaient pas besoin d’ajouter la guerre en Ukraine et le franc fort au nombre de leurs préoccupations. Mais les faits sont têtus et la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie (CVCI) a voulu en savoir plus en interrogeant ses membres sur leur appréhension de la situation. Car l’impact de l’augmentation des prix de l’électricité va forcément déployer des effets importants en 2023, quand plus d’un tiers des sociétés sondées annoncent une consommation supérieure à 100 MWh par an. En effet, 70% des répondants (sur 600 entreprises, regroupant quelque 49’000 emplois) prévoient une augmentation de plus de 10% des coûts d’électricité l’an prochain, cela avec de fortes disparités: une hausse de plus de 50% est anticipée par une société industrielle sur cinq.

Coupures redoutées

Les entreprises prennent donc des mesures afin de réduire leur consommation et les frais qui en découlent, principalement en procédant à des adaptations de l’éclairage et du chauffage.

Mais elles ne semblent toutefois pas prêtes à faire face à d’éventuelles coupures d’électricité. Moins d’un quart d’entre elles disposent en effet d’un plan de continuité, et la grande majorité indique être dans l’attente des instructions des autorités.

Si l’approvisionnement en électricité devait se trouver limité, les conséquences seraient complexes et pénalisantes, voire ingérables pour certaines. «De nombreuses entreprises auraient recours en premier lieu au télétravail, dans la mesure du possible, mais des interruptions de l’activité seraient inévitables. Plus de 60% des sociétés industrielles n’auraient d’autre choix que d’arrêter partiellement leur production, alors qu’une interruption totale est même évoquée par un tiers des entités employant moins de 30 personnes», peut-on lire dans les conclusions de la CVCI, qui assure être en contact direct avec les autorités fédérales et cantonales depuis plusieurs mois à ce sujet.

C’est dire que si la période des fêtes 2022 semble promise à une certaine quiétude sur le plan de l’approvisionnement, selon les récentes projections, l’année suivante paraît en revanche plus incertaine.