Energie: le coup de fouet
Emulation et Mobilisation

A travers le territoire, les loisirs, l’économie ou la culture ANTICIPENT la crise

La menace de crise énergétique concerne toutes les activités à toutes les échelles. PME, géants industriels, musées ou stations de ski sont concernés. À l’heure où le marché libre montre ses limites, les fournisseurs d’énergie poussent à l’efficience. Artisans, entrepreneurs et exploitants sont à l’heure de difficiles constats et anticipent les adaptations nécessaires.
Michel Duperrex

Grégory Perusset, boucher à Orbe : des économies grâce aux panneaux photovoltaïques sur la toiture du commerce familial.

Michel Duperrex

Parmi les intervenants du récent Forum de l’économie du Nord vaudois, on recensait des professeurs, un conseiller d’État et des spécialistes de la thématique de l’énergie, dont la PDG d’Alpiq, l’entreprise numéro un de l’électricité en Suisse. Mais aussi un boucher. Grégory Perusset a amené à Vallorbe des éléments très concrets, au regard des enjeux et des possibilités d’action d’une PME. «Nous sommes rarement représentés dans le domaine entrepreneurial et il est aussi important de faire entendre notre voix » a salué le boucher d’Orbe.

En quoi une boucherie locale est-elle concernée par la thématique de l’énergie et par la crise qui pointe? «Le défi numéro un pour un boucher, c’est le temps. La nature va faire pourrir la nourriture. Pour sauvegarder la viande, on utilise les huiles, la salaison, le fumage, la cuisson, ou les bocaux stérilisés. Sans oublier l’objet que l’on emploie tous les jours: le frigo.» Sans cet appareil qui permet de garantir la chaîne du froid, les boucheries ne peuvent satisfaire ce qui est un impératif légal.

Les multinationales ne sont pas seules au cœur des enjeux de l’approvisionnement; cette problématique touche de la même manière la petite entreprise ou le géant industriel. «On est soumis comme les autres à l’utilisation de l’énergie, sans quoi rien ne fonctionne», explique M. Perusset. Et pourtant, il s’agit de trouver des solutions.

Chaque entreprise doit fournir un effort dans l’efficience. Et, indépendamment de ses moyens, faire sa part dans le domaine des énergies renouvelables.

Le solaire chez le boucher

À la reprise de la boucherie à Orbe, la PME a réalisé des travaux, puis installé une épicerie l’an dernier. Incitée à poser des panneaux solaires sur cette nouvelle enseigne, la boucherie Perusset décide d’en mettre sur l’ensemble de la toiture. «Nous n’avons pas délibérément choisi de nous alimenter à l’énergie verte, mais la pose de ces trois petits panneaux relève d’une obligation cantonale», note Grégory Perusset.

Avec la proposition de Contracting solaire du fournisseur local VOenergies, la boucherie a ainsi pu installer ces panneaux photovoltaïques sans investissement. «Nous mettons à disposition notre toit et VOenergies s’occupe de tout. On fait donc des économies sans investissement d’aucune sorte, avec une installation qui prend très peu de place, même si on ne peut pas utiliser toute l’énergie de ces panneaux ni être autonomes.»

Avec son intervention au Forum de l’économie du Nord vaudois, Grégory Perusset a voulu simplement faire passer un message: non seulement chaque entreprise doit fournir un effort dans le domaine de l’efficience, mais elle peut aussi, indépendamment des moyens dont elle dispose, faire sa part dans le domaine des énergies renouvelables.