Le monde de la culture s’est aussi adapté à la réduction de consommation d’énergie. «Les musées du XXIe siècle ne se résignent pas à leur statut de colosses énergivore, loin de là, assure Vincent Fontana, directeur du Musée d’Yverdon et région. Le chauffage et l’éclairage des lieux d’exposition, le stockage des données ou les dispositifs multimédias immersifs induisent, il est vrai, une importante consommation électrique. Le format même de l’exposition temporaire, qui suppose la nouveauté, éprouve en soi tous les principes vertueux de la durabilité. La réduction de l’impact environnemental et énergétique constitue dès lors l’une des priorités stratégiques du monde muséal depuis au moins une décennie.» Mais une coupure de courant, cela peut mettre à mal toute une institution.
«Depuis la fin de la Guerre froide, rares étaient les plans de sauvegarde qui comprenaient des scénarios de coupures de courant systémiques, sur des périodes plus ou moins longues, détaille Vincent Fontana.
Si l’enjeu est considérable pour tous les domaines de l’activité muséale, la conservation des collections patrimoniales est particulièrement vulnérable.»
Le risque pour cet hiver est donc réel. «La numérisation des instruments de sécurité et des appareils de contrôle et de régulation climatiques fait dépendre les espaces d’exposition et les réserves des collections de l’alimentation électrique, explique le directeur du Musée. S’il ne fait aucun doute que nous trouverons, collectivement, des réponses constructives à une crise inédite, encore faut-il rappeler que, dans le pire des scénarios, un musée fermé au public par mesure de contrainte n’est pas un musée qui dort, bien au contraire.»