Energie: le coup de fouet
Emulation et Mobilisation

Des FAÇADES SOLAIRES primées sur la Côte

Afin de générer de l’énergie locale, les panneaux photovoltaïques peuvent descendre du toit et prendre place sur les murs des bâtiments. Exemple à Cossonay chez Electro-Sol.
ARC Jean-Bernard Sieber

Patron d’Electro-Sol, Kilian Thonney pose devant la façade solaire apposée sur les murs de l’entreprise, à Cossonay-Ville, où se rechargent les véhicules de la firme.

ARC Jean-Bernard Sieber

De Féchy à La Sarraz, les acteurs économiques de la région ont décidé de se mobiliser pour faire jaillir les bonnes idées sous la forme du « Prix de la transition ». Organisé sous l’égide de la Société électrique des forces de l’Aubonne, il regroupe des partenaires comme l’Association régionale Aubonne Cossonay Morges (ARCAM) ou le Parc du Jura vaudois.

Le prix s’adresse à tous les membres du district de Morges, afin de développer une idée ou primer une réalisation qui vient d’être mise en service. Grand vainqueur de l’édition 2022, Electro-Sol a en effet su faire briller les yeux du jury avec ses panneaux photovoltaïques en façade, comme on peut les voir sur les murs de sa société qui vient de déménager de L’Isle à Cossonay. «Compte tenu de notre activité historique sur le plan du chauffage électrique et des interdictions successives dans ce domaine, nous avons effectué un virage presque total en misant sur le renouvelable. En dix ans, nous sommes passés de huit à cinquante collaborateurs, tant la demande explose. Personne n’aurait pu imaginer le rythme pris par la transition énergétique dans nos régions», résume Kilian Thonney, à la tête de l’entreprise familiale.

Potentiel prometteur

Encore peu répandus, les panneaux solaires en façades semblent disposer d’un potentiel très prometteur dans un pays comme la Suisse qui compte encore des jours de brume. «La logique, c’est d’orienter les panneaux plein sud en journée quand il fait beau. Mais la consommation est plus importante en hiver. quand le soleil est bas.

Donc nous avons pensé à une solution verticale, optimale pour cette saison qui correspond mieux à notre environnement et rentre dans la cible de la stratégie énergétique 2050, avec la production du courant d’hiver. Le potentiel était connu, mais il y avait certains freins, comme les subventions complémentaires qui n’étaient pas octroyées pour ce système, qui fait face à des a priori négatifs, sur la base de critères esthétiques», relève Kilian Thonney.

Bonne intégration

Son partenaire (l’entreprise Ernst Schweizer à Hedingen) a développé et produit une membrane photovoltaïque qu’il «suffit» d’appliquer sur des cassettes en aluminium recyclé à 75%, soit écologiques et légères. La production est dès lors optimisée sur une plus longue période de la journée, avec une génération de courant qui devient intéressante sur la durée, qui plus est correctement intégrée dans un quartier.

Séduit, le jury du Prix de la transition en a donc fait son champion, mais pour quels débouchés dans un marché comptant de nombreuses maisons individuelles? «Il fallait bien commencer par des surfaces généreuses (330 m2 à Cossonay) pour valoriser chaque kilowattheure produit. Mais il est clair que ce doit être un projet pilote pour ensuite équiper des balcons, des talus, des couverts de voiture…

La technologie s’adapte très facilement. La seconde étape consistera dans le stockage de l’énergie, via des batteries, mais il s’agit là d’un défi mondial pour toute la branche», assure Kilian Thonney, par ailleurs très engagé dans la formation de la relève.