La Haute école d’ingénierie et de gestion (HEIG-VD) va devoir relever un grand défi. Et pour passer l’hiver, une véritable équipe dédiée a été créée. «Nous avons mis sur pied une task force à l’interne, relève Ana Maria Nogareda, directrice adjointe. Elle réfléchit également à la réaction que nous devrions avoir en cas de diminution d’énergie disponible, mais aussi aux façons de réduire notre consommation.»
La haute école n’en est d’ailleurs pas à son coup d’essai en matière de réduction de consommation d’énergie. Elle l’avait déjà fait chuter drastiquement il y a quatre ans. « En 2018, nous avons déjà rénové l’isolation des bâtiments du site de la route de Cheseaux, dans le but de les rendre plus efficients, précise la directrice adjointe. La réduction de consommation énergétique a atteint 40%.»
Une formation boudée
Avec son rôle de formateur, la HEIG-VD fait aussi partie des solutions pour réduire la consommation d’énergie du reste de la population. En 2013, la filière Énergie et techniques environnementales a été ouverte à la HEIG-VD et dans quatre autres HES en Suisse. Malheureusement, les étudiants ne se bousculent pas pour suivre cette formation. «C’est pareil partout: les HES ont de la peine à recruter des étudiants, à susciter l’intérêt. Pourtant, d’énormes efforts sont faits. C’est une vraie préoccupation, alors même que nous constatons une véritable pénurie d’ingénieurs sur le marché», regrette Roger Röthlisberger. Désolant, ce résultat laisse perplexe le responsable de la filière Énergie et techniques environnementales.
Il tente toutefois de donner quelques pistes pour expliquer les raisons qui incitent les jeunes à bouder le secteur du bâtiment. «Ce n’est pas un secteur qui fait rêver les jeunes, ce n’est pas fun en soi. Le travail d’ingénieur est perçu comme ingrat par rapport à celui d’architecte, parce qu’il se voit moins. L’inconvénient de notre métier, c’est son manque de visibilité», estime le professeur.
Retour à la crise actuelle: si l’électricité venait à manquer, quels seraient les plans de la HEIG-VD? Dans tous les cas, il faudrait consentir à des sacrifices. «Un équilibre est à trouver, estime Ana Maria Nogareda. Des redondances d’équipements sont prévues pour assurer la sécurité de nos données. C’est une piste que nous explorons pour réduire notre consommation.»
Malgré la possible crise, la priorité de la directrice adjointe reste les activités d’enseignement de la haute école, surtout après les nombreux aléas auxquels les étudiants ont été confrontés ces derniers temps. «Les étudiantes et étudiants ont déjà dû vivre deux années difficiles à cause du Covid. Il faut qu’ils puissent obtenir la formation que la HEIG-VD souhaite leur donner. Nous devons permettre à la recherche de continuer à avancer.» Un aspect primordial pour l’institution, avec ses quelque 600 collaborateurs et 2500 étudiants.