Economie durable
SPECIAL CLEANTECH

Vaud, terre d’abondance pour les cleantech

En 2016, on dénombrait dans le canton 177 entreprises actives dans les cleantech, dont 107 de moins de dix ans. En constante progression, des chiffres qui traduisent la vitalité de la politique vaudoise dans ce domaine tourné vers la productivité de l’avenir.
ARC Jean-Bernard Sieber

Le conseiller d’Etat Philippe Leuba et la cheffe du Service de la promotion de l’économie et de l’innovation, Andreane Jordan, présentaient en février la nouvelle politique vaudoise d’appui au développement économique (PADE), dont bénéficient les cleantech.

ARC Jean-Bernard Sieber

lindaphotography

Patrick Barbey, directeur d’Innovaud: «L’attractivité du domaine cleantech est liée au nombre et à la qualité des entreprises basées dans le canton.»

lindaphotography

ARC Jean-Bernard Sieber
lindaphotography

Pour Mardit Matian, directeur de EH Group, société spécialisée dans l’hydrogène, le canton de Vaud est un petit pays avec toutes les options: «Tout ce dont vous pouvez avoir besoin pour votre entreprise, vous le trouvez. La qualité de la chaîne logistique est cruciale, sans compter que cela permet également de limiter les émissions de CO2. De même, le nombre important de hautes écoles fait qu’il y a beaucoup de chercheurs talentueux dans la région.» Comme lui, de nombreux patrons soulignent les efforts du Canton pour leur donner la chance d’exister et de grandir.

Les autorités cantonales ont en effet compris, il y a quelques années déjà, l’intérêt, mais aussi la nature de l’aide qu’il fallait accorder à ces jeunes sociétés qui avaient à cœur de défricher de nouveaux terrains technologiques. Dans le cadre de la loi sur l’appui au développement économique (LADE) et de la politique d’appui au développement économique (PADE), le Service de la promotion de l’économie et de l’innovation (SPEI) a pu ainsi mettre en place, de manière ciblée, des aides financières directes pour soutenir des projets concrets et novateurs. Pour Andreane Jordan Meier, cheffe du SPEI, ces aides s’adressent autant à des entreprises en démarrage (start-ups) qu’à des entreprises confirmées: «Elles visent en priorité les entreprises actives dans huit secteurs clés pour le canton : les sciences de la vie, les technologies de l’information et de la communication, l’industrie de précision et celle des produits haut de gamme, l’agroalimentaire, le tourisme, le sport international et les technologies de l’environnement.»
 

Au cœur de ce système, on trouve Innovaud, l’agence pour la promotion de l’innovation, membre de la promotion économique vaudoise. Patrick Barbey, son directeur, détaille son action: «Une entreprise cleantech n’est pas très différente d’une autre entreprise, si ce n’est qu’elle est active dans l’un des neuf domaines à haute valeur ajoutée (photovoltaïque, petite hydraulique, valorisation des déchets, eau, smart grids, écologie industrielle, efficience énergétique, écomobilité, nouvelles technologies) et que dans la majorité des cas, elle intègre complètement la philosophie d’utilisation durable des ressources dans son fonctionnement.»
Mais comme toutes les entreprises, elle doit d’abord déterminer son marché, son produit, son modèle d’affaires et développer les différents volets nécessaires pour le succès de toute entreprise, qu’il s’agisse du plan financier, du marketing, de la communication et bien sûr d’une analyse de marché. 
Comme les jeunes entrepreneurs ne sont pas toujours familiers avec ces domaines, Innovaud les soutient en les dirigeant vers les nombreuses aides mises à disposition par l’écosystème de la promotion économique vaudoise (financement, accompagnement, hébergement, promotion, mise en réseau). «L’attractivité du domaine cleantech dans notre région est aussi liée au nombre et à la qualité des entreprises qui y sont basées», conclut Patrick Barbey.
En 2019, ce sont ainsi près de 50 entreprises cleantech dont six nouvelles start-ups qui sont venues s’ajouter à une liste toujours plus longue d’entreprises vaudoises actives dans ce créneau.

Un exemple concret

«Notre société ne se serait pas développée aussi rapidement sans le soutien du Canton de Vaud», résume Michael De Vivo, l’un des trois cofondateurs DEPsys qui avaient remporté le concours Bourse HEIG-VD InnoGrant alors qu’ils étaient encore étudiants. Grâce à ce prix, ils ont ensuite pu développer leur projet dans les différents instituts de l’établissement d’Yverdon-les-Bains, puis au sein de l’incubateur Y-Parc. 
En 2014, la Fondation pour l’innovation technologique (FIT) a accordé un prêt «seed» à hauteur de 100’000 francs pour accélérer son déploiement. «Innovaud nous a également permis de développer des contacts avec nos premiers clients comme Romande énergie. Par la suite, le SPEI nous a également soutenus financièrement afin de nous lancer en toute sécurité sur le marché.» 
Aujourd’hui, DEPsys fait partie du programme Scale Up Vaud, une initiative pour soutenir les entreprises high-tech à forte croissance en travaillant sur des problématiques communes.