Depuis 2007, les gymnasiens ont la possibilité de choisir l’informatique comme option complémentaire, pour autant que leur établissement la propose. Avec le nouveau Règlement sur la maturité, cette discipline sera obligatoire durant tout le cursus conduisant à la maturité fédérale dès 2022 au plus tard. Elle figurera dans le domaine d’études «mathématiques, informatique et sciences expérimentales (biologie, chimie et physique)» qui verra sa plage horaire augmenter. La décision de principe (1 h/hebdomadaire au gymnase) a été prise par la Conférence suisse des directeurs cantonaux de l’instruction publique (CDIP). Le temps hebdomadaire réservé à cette discipline sera adapté pour le canton de Vaud, le seul à organiser le gymnase sur trois ans et non quatre.
Selon le plan d’études cadre pour l’informatique adopté par les cantons en octobre 2017, les élèves doivent acquérir une vaste formation de base en informatique, qui comprend les éléments suivants : une introduction aux concepts théoriques et pratiques (rudiments de langages de programmation, principaux aspects techniques des réseaux informatiques, aspects de la communication numérique liés à la sécurité) et l’acquisition d’une bonne compréhension des implications de la société de l’information.
Dans la ligne
La Direction générale de l’enseignement postobligatoire (DGEP) n’a pas été prise au dépourvu puisqu’elle suit l’avancée du projet depuis son lancement. La décision de la CDIP d’introduire l’informatique en tant que discipline obligatoire (DO) en École de maturité (EM) s’inscrit également dans la droite ligne de la politique vaudoise en matière d’éducation au numérique, à tous les niveaux de la scolarité obligatoire ou postobligatoire.
Il existe déjà, dans les gymnases vaudois, des cours d’informatique parfois couplés avec de la bureautique, par exemple en 1re année de l’EM (discipline cantonale), de l’École de culture générale (ECG) ou de l’École de commerce (EC). L’informatique est également enseignée, depuis 2007, en tant qu’option complémentaire (OC) en 3e année de l’EM, à raison de trois périodes hebdomadaires. Le dispositif de base existe donc. L’une des pistes actuellement étudiée par la DGEP est d’introduire deux périodes d’informatique en
1re année de l’EM, et deux périodes en 2e année, de manière à se mettre en conformité avec les nouvelles règles édictées par la CDIP.
Les prochaines étapes
La décision de la CDIP implique de former un certain nombre d’enseignants d’informatique. La DGEP collabore avec l’EPFL dans le but d’assurer leur formation académique et avec la HEP pour assurer leur formation pédagogique. Elle peut aussi compter sur les maîtres déjà chargés des cours d’OC informatique en 3e année de l’EM, qui devront cependant compléter leur formation. Dans l’ensemble, le recrutement des maîtres nécessaires ne devrait pas constituer un problème. Un projet de plan d’études cantonal, demandé par la DGEP à la Conférence cantonale des chefs de file d’informatique des gymnases vaudois, est en cours de rédaction. Il tiendra aussi compte de la forte volonté du DFJC et de la DGEP que cet enseignement de l’informatique comporte une orientation marquée vers les humanités numériques, en complément des sciences computationnelles prévues.
Au coût de la formation des enseignants s’ajouteront des frais potentiels liés à l’achat de matériel et à l’aménagement de salles de cours spéciales supplémentaires, ainsi que ceux liés à l’introduction des quatre périodes d’informatique susmentionnées. Les calculs étant en cours à l’échelle du département, il est prématuré d’articuler des chiffres précis concernant les besoins pour les douze gymnases cantonaux. En l’état, la DGEP prévoit de lancer l’enseignement de l’informatique telle que prévue par la CDIP à la rentrée d’août 2022. Si les circonstances le permettent, ce démarrage pourrait être anticipé.