Où se situe Vaud par rapport à la formation au numérique dans une comparaison nationale?
Concernant l’éducation numérique, des réflexions analogues sont en cours dans tous les cantons. La Conférence intercantonale de l’instruction publique (CIIP) prépare un plan d’actions, encore en consultation, qui conforte nos travaux, en particulier pour la composante «science informatique». Les trois axes d’action identifiés pour l’éducation numérique vaudoise apparaissent également dans le document romand. Notre action se distingue aussi par la perspective globale adoptée, à savoir l’idée que l’éducation numérique concerne tous les ordres de l’enseignement. Dans cette visée humaniste, nous soulignons avec force que ce chantier est une affaire de l’État, du secteur public. De nombreux intérêts sont en jeu, des acteurs privés manifestent leur volonté de contribuer, et nous nous protégeons contre le risque de privatisation de l’école. Par exemple, pour la formation des enseignants, nous allons tout miser sur un partenariat entre la HEP Vaud, l’UNIL et l’EPFL.
Quelles mesures Vaud mettra-t-il en œuvre pour atteindre ses objectifs?
Une feuille de route existe, elle balise le projet dans ses grandes lignes pour les prochaines années. Les trois axes du chantier de l’éducation numérique sont identifiés. Il s’agit de définir les objectifs de formation des élèves dans les trois piliers que sont la science informatique, l’usage des outils et l’éducation aux médias qui comprend notamment un apprentissage critique de leur utilisation.
Il s’agit aussi de mettre en œuvre une phase pilote dans une quinzaine d’établissements dont dix à l’école obligatoire. Cette étape est essentielle pour expérimenter des activités numériques, identifier de bonnes pratiques, préciser le temps à consacrer aux différents apprentissages, et déterminer la place de ceux-ci dans les grilles horaires. Le troisième axe consiste à affiner l’identification des compétences nécessaires pour les enseignants en vue d’adapter leur programme de formation initiale et continue.
Quels pourraient être les freins à ce virage numérique?
C’est sûr, le virage de l’éducation numérique demandera un effort de la collectivité. Cependant le questionnaire envoyé aux établissements montre une forte motivation des professionnels à cette thématique actuelle. Cela signale que le retard pris doit être comblé. Ceci dit, des investissements importants sur plusieurs années devront être consentis, en équipement et en formation des enseignants. Nous devrons convaincre toutes les forces politiques de la justesse de nos choix et de la pertinence des demandes financières que nous présenterons dans un exposé des motifs et projet de décret (EMPD).