Les premières pelles mécaniques ont commencé à creuser le plan d’eau à la fin octobre. Le plateau des Mosses devrait accueillir, 14 mois plus tard, un espace public de baignade naturelle destiné aux habitants de la commune et aux touristes de la région. Un bâtiment attenant, composé d’un restaurant et d’un vestiaire, complètera l’ensemble avant que d’autres activités de loisir (place de jeu, grills, terrain de volleyball) ne puissent s’implanter sur le site. «Une étude de marché a été lancée. Elle permettra de savoir ce qui manquait dans la région, explique la syndique d’Ormont-Dessous, Gretel Ginier. On nous a conseillé de ne rien envisager à moins de 15-30 minutes de chez nous. Aujourd’hui les gens se déplacent, ils viennent visiter une région et ils ne restent pas forcément sur une station.»
L’été dernier, un projet de canons à neige à Leysin et aux Mosses avait été vertement critiqué par Les Verts et Pro Natura. Pour Gretel Ginier, les travaux d’aménagement du futur bassin naturel ne doivent pas s’inscrire dans cette polémique: «Notre projet de baignade a été pensé il y a six ans, on ne l’a pas fait en réponse aux canons à neige. Nous savions déjà qu’il manquait clairement quelque chose en été sur les col des Mosses.». Un avis partagé par Alexandre Belogi, directeur de l’Association touristique Aigle-Leysin-Col des Mosses: «Voici plusieurs années déjà que l’on parle de tourisme quatre saisons, explique-t-il.
On voit un potentiel pour l’été et l’automne, donc nous souhaitons vraiment pousser le développement de l’activité et de l’animation dans ces périodes, pour continuer à faire monter la clientèle en station».
Durabilité et financement public
Construit à proximité du départ et de l’arrivée des 42 kilomètres de pistes de ski de fond des Mosses, le bassin sera rempli par la source de la commune. «L’eau ne sera pas chlorée, elle sera naturellement nettoyée et filtrée par des plantes et l’effet de régénération en oxygène d’une cascade», développe Gretel Ginier. Et quelques buses au fond de la baignade oxygèneront l’eau.»
Pour financer ce projet évalué à 5,7 millions de francs, la Municipalité a dû diviser les coûts en trois parts égales, selon la syndique d’Ormont-Dessous: «Une partie sera financée à fonds perdu par le Canton, une autre partie par des prêts sans intérêt de la Confédération et le reste, par la commune». Gratuites et en accès libre, les infrastructures de l’espace public survivront grâce à la collecte des taxes de séjour.
En proposant des activités accessibles tout au long de l’année, Les Mosses estiment se positionner pour leur avenir: «Nous espérons attirer des clients dans nos services, dans l’hôtellerie, dans la restauration et c’est là qu’il va y avoir des retours sur investissement, grâce aux rentrées fiscales», calcule Gretel Ginier.