Chaque crise amène son lot d’enseignements qui serviront plus tard. Pour l’heure, la priorité est à la lutte contre le virus et ses effets tant sur le plan sanitaire qu’économique. Même si les signes de la sortie de cette pandémie nous apparaissent bien flous, nous nous en sortirons! Cette crise que toute la planète subit est d’une intensité rare. Et les conséquences de sa propagation sont décuplées par la transformation de l’Ancien Monde en un seul et même village. Sur le plan économique, nous naviguons en plein inconnu. Ce printemps, la Confédération et les Cantons ont su agir vite pour fournir des liquidités et prévenir les licenciements. La faiblesse de l’endettement public (Suisse: 27% du PIB; France: 122% du PIB) permet jusqu’alors de débloquer rapidement des fonds sans hypothéquer massivement l’avenir. Pour sa part, la Confédération a libéré 60 milliards d’aides; elle qui a dépensé 71,4 milliards pour l’ensemble de l’année 2019… Le système des RHT a été simplifié pour répondre rapidement à un maximum de demandes. Les Cantons n’ont pas été en reste, ni sur le plan des aides ni sur celui de mise en place rapide des indemnités de chômage partiel.
Alors que nous sommes au cœur de la deuxième vague, le Conseil d’État vaudois a été l’un des premiers, sinon le premier gouvernement à présenter un plan de cinq mesures pour soutenir l’économie. Le montant total des aides mises en place est de 115 millions générant, grâce à d’importants effets de levier, un impact économique de 188,5 millions de francs. Le fonds pour l’industrie sera réactivé avec une dotation de 20 millions de francs, 50 autres millions seront alloués à l’indemnisation des cas de rigueur (2,8 fois plus que ne le prévoit la Confédération dans son projet d’ordonnance), l’opération welCome 2 sera lancée et dotée de 20 millions pour le soutien à la consommation et au commerce local. Finalement, 10 millions seront destinés à la culture et 15 millions pour la prise en charge de 10 % des salaires du mois de novembre des employés au bénéfice de RHT, travaillant dans des entreprises dont le gouvernement a ordonné la fermeture. La résilience est le maître mot, il faut tenir bon. Nous n’allons pas traverser cette crise sans dégât: nombreuses sont les situations dramatiques. Le Conseil d’État en est pleinement conscient. Il travaille sans relâche avec une obsession : protéger la santé, sauver l’économie!
Philippe Leuba, Conseiller d’Etat