Economie vaudoise
COVID: Les PME face à la crise

Les PME vaudoises font face, mais le moral est en berne

Alors que la météo était au beau fixe depuis des années, les entreprises vaudoises ont été touchées de plein fouet par la crise, selon une enquête de la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie.
Sébastien Bovy

Les différents indicateurs d’une récente étude de la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie font apparaître un impact plus fort encore que la crise de 2009.

Sébastien Bovy

Ces dernières années, mener une enquête au sein de l’économie vaudoise ressemblait un peu à du copier-coller : quels que soient les secteurs, c’était simple: «Ca roule!», dans cette région bénie des dieux et qui semblait en croissance éternelle.

Mais la réalité a tourné au vinaigre d’un coup d’un seul, et la récente étude de la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie (CVCI), publiée début novembre, confirme que si les temps sont maintenant durs, c’est surtout l’avenir qui préoccupe les patrons en ce moment.

La marche des affaires est ainsi jugée «mauvaise à médiocre» par 36% des membres sondés, contre «bonne à excellente » par seulement 23% d’entre eux. La morosité et la forte incertitude qui prévalent se ressentent dans les prévisions établies s’agissant de la situation des affaires: celle-ci devrait rester compliquée de longs mois encore, en particulier dans les branches tributaires des marchés étrangers. 

«Le contraste avec l’année 2019 est saisissant, et si la situation est particulièrement difficile dans l’industrie, le secteur des services connaît également un ralentissement inédit», indique Patrick Zurn, responsable des études conjoncturelles à la CVCI. «L’évolution des différents indicateurs de cette enquête laisse apparaître un impact plus fort encore que la crise de 2009. 

Cela apparaît notamment au niveau des marges d’autofinancement, et explique le fort recul attendu sur le front des investissements: seules 29% des entreprises envisagent de procéder à des investissements l’an prochain, un taux en nette diminution». 
 

La confiance demeure
Malgré la possibilité de recourir au chômage partiel, les conséquences sur l’emploi se font clairement sentir. En effet, après un excellent millésime 2019, un quart des entreprises ont malheureusement été contraintes de diminuer leurs effectifs cette année. Bien que des réductions d’emplois restent envisagées, principalement dans l’industrie, la dégradation du marché de l’emploi devrait se tempérer l’an prochain. Trois quarts des entreprisessondées prévoient une évolution stable des effectifs en 2021. 

Le télétravail en vedette
La CVCI a par ailleurs sondé ses membres s’agissant de la pratique du télétravail, qui a subi ce printemps un puissant coup d’accélérateur. Il est à noter que 40% des entreprises le pratiquaient déjà de manière régulière avant la crise, auxquelles s’ajoutent 25% de sociétés qui le permettaient pour des cas exceptionnels ou ponctuels. Parmi ces entreprises, la proportion de l’effectif concerné par le télétravail s’élève en temps normal à 43%, pour une moyenne de deux jours par collaborateur. 

Le télétravail semble d’ailleurs s’inscrire comme un outil permanent, puisque seules 17% des entreprises sondées prévoient de ne plus y avoir recours une fois la crise passée.