En juillet 2015, lors de l’attribution des Jeux Olympiques de la Jeunesse au comité de Lausanne 2020, un incroyable élan de joie avait traversé le canton de Vaud. Cet événement présente de solides atouts pour l’économie des régions concernées. Mais quand il s’agit de savoir ce que l’on peut en attendre concrètement, les choses sont plus difficiles à quantifier. Les bâtiments actuellement en construction en vue des JOJ, comme le Vortex et le nouveau centre des sports de Malley, auront leur propre rentabilité ; mais elle est difficilement chiffrable aujourd’hui puisque logiquement, leur activité est encore à venir. Ce qui est certain, c’est que leur construction même a déjà donné lieu à de multiples retombées économiques pour les entreprises de constructions, architectes, etc.
Des infrastructures telles que la nouvelle télécabine du Meilleret (16,5 millions de francs d’investissement) et la nouvelle piste de la Jorasse (5 millions), seront des arguments de poids pour attirer la clientèle sportive aux Diablerets. À Leysin, le nouveau centre de freestyle permettra à la station vaudoise d’avoir une place de choix dans l’univers du snowboard, ce qui sera également un bon point pour le tourisme. Le conseiller d’État Philippe Leuba, en charge du Département de l’économie, de l’innovation et du sport (DEIS), estime que «les JOJ sont un accélérateur d’investissements indispensables au développement économique dans l’ensemble du canton. Les retombées économiques seront durables tant en termes d’emplois, que pour le revenu des régions concernées», ajoute encore le conseiller d’État.
De son côté, Denis Pittet, délégué à la communication et au sport international au DEIS, avait eu de nombreuses réflexions sur le thème des retombées économiques, dans ses fonctions de secrétaire général pour la candidature de Lausanne 2020. Il souligne qu’il faut se garder de faire des comparaisons entre Jeux Olympiques et Jeux Olympiques de la jeunesse, de moindre envergure. Alors que faut-il prévoir? Admettre de rester dans le flou, car «la question des retombées économiques des Jeux et des JOJ est sans doute la plus complexe et la plus difficile à cerner objectivement», constate ce spécialiste.
Les JOJ, événement touristique
Les éléments les plus forts pour les JOJ de 2020 se concentrent en deux chiffres, avec une estimation de 70000 nuitées et un séjour moyen estimé à une dizaine de jours, alors qu’une étude de 2014 a montré qu’en moyenne, la durée du séjour est de deux jours dans le canton de Vaud.
Cette difficulté de chiffrer les retombées concerne également la France voisine, qui a rénové le stade des Tuffes en vue de cet événement sportif. «Là aussi des retombées économiques directes et indirectes sont indéniables, et ce sur le long terme», estime Denis Pittet.
Dans une table ronde organisée au printemps 2018 à l’Université de Lausanne, ce dernier rappelait que les JOJ sont évidemment sportifs, mais aussi touristiques : «Du moins pour ce qui est des épreuves «traditionnelles» comme le ski alpin et de fond, le hockey et le patinage artistique, on aura du public, beaucoup de public. Et si l’on accueille du public, on aura du tourisme, cela va bien évidemment de pair».