«On est impatient que cela avance».
Grégoire Junod, syndic de Lausanne, nous reçoit dans le salon de l’Horloge de l’Hôtel de Ville, avec un garde-temps à l’arrêt. C’est l’inverse de ce qui se passe sur le terrain pour la préparation des JOJ 2020. «Les feux sont au vert pour des sites comme celui de Malley et du Vortex. Lausanne accueillera les épreuves de glace avec le hockey, le hockey 3 contre 3, manifestation qui aura lieu pour la première fois dans le cadre des Jeux, le short track, le patinage artistique ainsi que les cérémonies d’ouverture et de clôture », rappelle le syndic du chef-lieu vaudois, au moment d’évoquer l’importance de sa ville parmi les différents sites de l’événement.
Grégoire Junod le dira à de nombreuses reprises dans cet entretien, il souhaite que la fête soit belle, à la hauteur de ce qu’avait fait la Norvège en 2016. «J’en ai encore parlé récemment avec la vice-maire de Lillehammer, qui m’a confié que cela avait été la plus belle expérience politique de sa vie, donc je me réjouis. J’irai voir les épreuves de glace, ainsi que le ski alpin parce que j’aime beaucoup cela. Petit, j’aurais voulu en faire. Mes champions, à cette époque, étaient Erika Hess et Pirmin Zurbriggen. J’avais tous les posters des skieurs dans ma chambre.»
Les JOJ, un projet motivant pour tous
Lausanne 2020 se construit petit à petit dans un terrain favorable : la Confédération, le canton de Vaud et la ville de Lausanne ont mis 8 millions de francs sur la table, avec une garantie de déficit assurée par la ville de Lausanne et le canton. «À cela va s’ajouter un budget pour une grande fête populaire entre la place des Médailles et la rue Centrale, pendant les JOJ. Ce projet associe notamment le Service de la culture et le service des Sports. C’est une nouveauté que de les voir travailler main dans la main. Cet événement fera aussi écho à une programmation des musées en lien avec le sport», détaille le syndic.
Lausanne 2020, c’est aussi tout un capital sympathie déjà bien construit: «Ce projet est très bien perçu dans la population et dans les milieux politiques et culturels. Ces JOJ font sens pour la Ville de Lausanne, avec notre identité olympique très forte. On parle de développer le sport pour tous, de soutenir la jeunesse et de s’inscrire dans un projet de durabilité. Capitale olympique, Lausanne est aussi indiscutablement la capitale mondiale de l’administration du sport. Ces JOJ vont lui permettre de donner corps à ce statut et d’incarner encore plus le Mouvement olympique en accueillant et en organisant un de ses événements. Il y aura également un impact touristique hôtelier et commercial évident. À ce que je sache, il n’y a pas de chiffres précis d’établis, mais cet événement contribue fortement à la notoriété de la Ville de Lausanne», poursuit Grégoire Junod.
Autre élément important à ses yeux: «Les JOJ ont un rôle de laboratoire sur la manière dont les Jeux Olympiques doivent évoluer, en termes de durabilité et de liens avec la jeunesse. Le CIO les suit attentivement, car ils sont porteurs d’un modèle d’avenir, plus modeste, qui s’appuie sur des infrastructures existantes. Les Jeux Olympiques, cela reste quand même un grand moment de ferveur populaire», s’enthousiasme le syndic.
À ce jour, l’accueil et la sécurité de près de 2000 athlètes attendus en janvier 2020 sont également des dossiers bien ficelés: «Les JOJ sont le genre d’événements auxquels on sait faire face. Il y aura un dispositif spécifique de sécurité qui sera discuté et instauré le moment venu». Quel regard pose-t-il sur ces jeunes? «Je comprends pourquoi ils font tant de sacrifices, comme on peut en faire dans d’autres domaines. C’est génial de voir des adolescents qui ont des passions et qui s’impliquent à fond pour les vivre. C’est quelque chose qu’il faut encourager, stimuler, encadrer un peu. C’est le rôle des coachs, des clubs et de l’encadrement scolaire de donner du sens à tout cela.»