La Fête fédérale de gymnastique prend ses quartiers à Lausanne. Et cela ne doit rien au hasard. Comme le rappelle Myriam Pasche, Lausanne bénéficie d’une solide expérience dans l’accueil de manifestations d’envergure, que ce soit la Gymnaestrada ou encore les Jeux olympiques de la jeunesse (JOJ): «Chaque fois, la Ville et le Canton ont su démontrer leur capacité à travailler ensemble pour gérer ces grands rassemblements sportifs.»
Au-delà des nombreuses raisons qui ont pu favoriser la candidature lausannoise, la cheffe du Service des sports constate que, pour la première fois, la Fête fédérale de gymnastique va se déployer en pleine ville, et non en milieu rural ou sur une place d’armes. «Ce pari repose sur plusieurs atouts stratégiques. Tout d’abord, une volonté politique sans faille, tant au niveau communal que cantonal, ainsi qu’un nombre élevé d’espaces et d’infrastructures sportives de premier plan, à l’image de la Vaudoise aréna et du stade de la Tuilière. Enfin, nous pouvons compter sur des compétences reconnues au sein de la Ville en matière d’organisation ainsi que sur de nombreux bénévoles prêts à mouiller la chemise pour rendre possibles tous ces événements, qui renforcent le statut de Lausanne, Capitale olympique.»
Ce que le grand public ignore souvent: depuis bientôt vingt ans, l’association des Volontaires du sport lausannois (VSL), forte de 1600 membres actifs, joue un rôle clé dans le dispositif d’organisation. «Habitués à gérer des postes variés, allant de l’accueil à la sécurité en passant par la logistique, ces bénévoles apportent un soutien précieux», souligne Myriam Pasche.
Une nouveauté de taille
Le choix de la ville plutôt que de la rase campagne n’est pas sans conséquences opérationnelles: «Tout repose sur un engagement politique et logistique de grande ampleur. Très concrètement, de très nombreux services de l’administration sont mobilisés. En plus du service des sports qui contribue à piloter le projet, on compte la police et les secours pour garantir la sécurité, les équipes chargées de gérer les flux des gymnastes et des visiteurs, le service des écoles et du parascolaire qui met de nombreuses salles à disposition, le service des parcs et domaines pour les parcs et jardins ainsi que les différents services techniques pour la mise en place des infrastructures telles que l’approvisionnement en eau et en électricité, ou encore du déblaiement des déchets.»
Un héritage durable
L’une des autres caractéristiques de l’édition lausannoise de la Fête fédérale est sa volonté affirmée d’expérimenter de bonnes pratiques en matière de durabilité. Comme le rappelle Myriam Pasche, les organisateurs ont pris des mesures fortes pour réduire l’impact écologique de l’événement: vaisselle réutilisable, fontaines à eau pour éviter les bouteilles en plastique, réflexion sur l’usage de matériaux à usage unique (scotch, colliers de serrage, etc.) «Cette approche fait de Lausanne un véritable laboratoire des bonnes pratiques environnementales. Elle permettra de mesurer ce qui fonctionne ou pas, d’analyser l’efficacité, les effets induits – positifs comme négatifs –, et bien sûr les coûts. Autant d’enseignements qui pourront être appliqués à d’autres événements à l’avenir. On peut déjà imaginer que cela constituera une forme d’héritage.»
Un impact à long terme
La question est posée: quelles peuvent être les retombées d’un tel événement? «Elles seront directes et indirectes, à de multiples niveaux, et jalonnées dans le temps. Elles seront peut-être imperceptibles pour les gymnastes, mais bien réelles. En premier lieu, cela permettra de promouvoir Lausanne comme destination en réunissant des personnes de la Suisse entière. Cela démontrera aussi notre capacité collective à accueillir des événements de grande ampleur. Elle contribuera bien entendu à la visibilité de la gymnastique, une discipline moins médiatisée que d’autres sports, mais qui gagne en popularité grâce à son aspect participatif et inclusif. Enfin, l’événement constitue une opportunité pour la population locale. Entièrement gratuit, il permettra au plus grand nombre de découvrir la gymnastique sous un nouveau jour.»
Une aventure humaine avant tout
À quelques mois du coup d’envoi, Myriam Pasche se réjouit déjà de cette formidable aventure humaine. «Et puis, ce sera aussi une belle occasion de lancer les prochains défis sportifs. On peut penser par exemple aux championnats d’Europe de patinage artistique prévus en janvier 2027… Ce sera certainement un moment privilégié. Nous intégrerons cette expérience hors norme dans les réflexions futures.»