Le monde de la gymnastique en Suisse bénéficie d’une riche tradition et d’un ancrage fort sur le territoire vaudois, où elle est l’une des disciplines les plus répandues. En témoignent les 22'000 membres affiliés à environ 120 sociétés gymniques. Comme le confirme Benjamin Payot, président de GymVaud: «La gymnastique est une discipline omniprésente dans la plupart des communes du canton de Vaud. Parmi ses membres, environ 10'000 sont des jeunes de moins de 16 ans, 5000 dans la tranche entre 16 et 55 ans, et 2000 seniors de plus de 55 ans. De plus, 2500 enfants en bas âge sont déjà intégrés à des activités gymniques, souvent accompagnés de leurs parents. Enfin, il faut aussi compter quelque 2500 membres passifs.»
Sur les épaules des bénévoles
Si ces quelques chiffres attestent cet engouement, ils ne doivent pas faire oublier que le monde de la gymnastique repose largement sur l’engagement bénévole. «GymVaud compte deux salariés pour la partie administrative et huit entraîneurs, détaille Benjamin Payot. En termes comptables, cette masse salariale représente plus de la moitié de notre budget. Il faut cependant souligner que la grande majorité des moniteurs, juges et dirigeants des sociétés locales sont des bénévoles. Grâce à eux, nos membres peuvent s’appuyer sur une organisation solide, encadrée par quelques professionnels pour assurer son bon fonctionnement. Ce modèle permet de garantir un large accès à la gymnastique tout en conservant un esprit de transmission et d’engagement communautaire.»
Un événement fédérateur
Pour le président de GymVaud, il est évident que la Fête fédérale de gymnastique constitue un événement majeur pour la communauté gymnique vaudoise: «En rassemblant quelque 65'000 participants, elle constitue une vitrine exceptionnelle pour la discipline et un moment privilégié pour mettre en valeur les sociétés locales. Elle permettra à la population de découvrir une vingtaine de disciplines différentes, allant de la gymnastique artistique aux sports collectifs moins connus comme la balle au poing ou la balle à la corbeille.
La Fête fédérale permettra aussi de montrer qu’elle est avant tout un formidable phénomène collectif, dont le rôle social et communautaire est indéniable, puisqu’elle favorise concrètement les échanges intergénérationnels et intercantonaux.»
Il est probable qu’une grande partie des 5000 bénévoles attendus pour assurer le bon déroulement de la Fête fédérale sortira des rangs des sociétés locales de gymnastique: «Leur engagement volontaire illustrera également la capacité du canton à mobiliser largement des ressources humaines et à organiser un événement d’ampleur nationale.»
Limitation des inscriptions
Benjamin Payot espère-t-il que la Fête fédérale attire de nouveaux pratiquants? «Cette visibilité accrue représente aussi un défi. De nombreuses sociétés de gymnastique vaudoises doivent déjà faire face à une demande croissante. Mais elles ne disposent pas nécessairement des infrastructures adéquates ou d’un nombre suffisant d’encadrants. Raisons pour lesquelles certaines associations sont contraintes de limiter les inscriptions.» Pour le président de GymVaud, lui-même bénévole, l’enjeu est surtout d’assurer un développement maîtrisé qui permette à tout un chacun de pratiquer ce sport dans de bonnes conditions, tout en espérant que «cet événement suscite des vocations, que ce soit chez les jeunes ou parmi d’éventuels bénévoles et entraîneurs.»
Face aux besoins croissants des sociétés gymniques, l’une des mesures attendues à long terme est la création d’un centre unique de performance spécialisé, qui offrirait des conditions d’entraînement optimales aux gymnastes évoluant à un haut niveau.
«Si la Fête fédérale devait permettre de faire avancer le dossier et faciliter l’obtention de soutiens financiers supplémentaires, notamment dans le cadre des politiques cantonale et fédérale en faveur du sport, ce serait un immense pas en avant pour les gymnastes vaudois», conclut Benjamin Payot.