Vu l’ampleur de la Fête fédérale, la sécurité – ou plutôt la sûreté du public – est forcément la priorité des organisateurs et des pouvoirs publics. Le capitaine Vincent Cornu explique en quelques mots le fonctionnement de l’état-major DIAM (EM DIAM), qui sera au cœur du dispositif lausannois: «Il s’agit d’un état-major de crise, mobilisable pour assurer une réaction rapide, efficace et coordonnée entre les sapeurs-pompiers, la police, les services médicaux d’urgence, la protection civile et tous les services communaux concernés, en fonction de la nature de l’événement. Il peut aussi compter sur un officier de liaison de l’EMCC, son alter ego au niveau cantonal, qui garantit la coordination entre les différents niveaux d’intervention.» À titre d’exemple, l’EM DIAM a été actionné pour faire face à la crise sanitaire du COVID-19 ou lors des intempéries de juin 2018, sollicitant alors l’intervention d’un géologue pour évaluer les risques d’affaissement des sols dans certaines zones de Lausanne.
Le flux des personnes, un enjeu majeur
S’il agit lors de crises imprévisibles, l’EM DIAM intervient également dans la préparation d’événements de grande envergure, comme la Fête fédérale de gymnastique, qui représente un véritable défi en termes de gestion des foules et de sécurité.
Pour anticiper les risques, DIAM collabore étroitement avec le comité d’organisation depuis octobre 2023. Leur objectif commun est de définir les différents seuils critiques, valider le concept de sécurité et mettre en place des dispositifs adaptés. Un partenariat avec l’EMCC est également nécessaire pour modéliser l’interaction entre nos structures de conduite et identifier les situations de crise majeure car une telle manifestation rayonne bien au-delà des frontières lausannoises.
En l’occurrence, les flux de personnes dans les transports publics constituent un enjeu majeur. «Nous devrons tout particulièrement veiller à la congestion du trafic en raison de la superposition des flux pendulaires habituels avec ceux de la Fête fédérale, ce qui nécessite une coordination pointue avec tous les partenaires de transport. De même, nous mettons l’accent sur la prise en charge sanitaire – notamment l’accès des «feux bleus» dans une foule compacte – ou encore sur les risques météorologiques. Les fortes chaleurs de juin ou les tempêtes soudaines doivent être anticipées.»
Véritables exercices à échelle réelle
L’EM DIAM doit également prendre en compte les risques actuels, tels que les attaques à la voiture-bélier. «Cette analyse est faite par la police, laquelle surveille en permanence les signaux d’alerte pour anticiper tout danger potentiel. Pour DIAM, il s’agit de répertorier l’ensemble des analyses, telle que celle-ci, de coordonner les mesures qui doivent être mises en place, afin de prévenir tout danger. Bien que la Ville de Lausanne ne soit de loin pas exposée au même niveau de menace que d’autres grandes villes européennes, la vigilance reste de mise», souligne Vincent Cornu.
Pour le chef de l’EM DIAM, de tels événements constituent de véritables exercices à échelle réelle: «Cela représente une réelle opportunité pour nous de confronter nos procédures à différents cas de figure, les analyser, les évaluer, voire les améliorer. D’ailleurs, dans le même esprit, nous avons procédé à des exercices de conduite avec le comité d’organisation afin de roder la coordination, les concepts, de nous familiariser les uns avec les autres et de corriger, le cas échéant, ce qui doit l’être. Cela permet de renforcer notre efficacité en cas de crise.»
