Sans être catastrophiste, mais juste lucide, Nicolas Imhof observe que l’avenir n’est jamais gravé dans le marbre : « L’univers du sport n’y échappe pas et doit faire face aux nombreux défis d’un monde en constant changement. Les évolutions géopolitiques et géostratégiques ne sont pas sans effet sur la gouvernance du sport mondial. » Ce n’est un secret pour personne : certains États ou régions du monde – l’Europe de l’Est, le Moyen-Orient et l’Asie du Sud-est, par exemple – en font un enjeu majeur en termes d’image et sont prêts à offrir des ponts d’or aux fédérations et manifestations sportives internationales pour les attirer chez eux. « Comparé à ces pays, il est vrai que le coût de la vie en Suisse est élevé. Et il ne faut pas s’y tromper, si certaines fédérations disposent d’un vrai pouvoir et d’une solide assise financière, ce n’est de loin pas le cas pour toutes », nuance Nicolas Imhof. « A l’inverse, et cela est tout particulièrement vrai par les temps qui courent, la Suisse dispose d’une stabilité politique et juridique, d’un excellent niveau de formation, de la proximité d’un aéroport international et de la présence du CIO, autant d’éléments qui compensent en grande partie une pression économique grandissante. »
Le chef du SEPS soulève également un danger, moins connu, mais non moins sérieux : « Depuis quelques années, nous assistons à la prolifération de circuits privés (en hippisme par exemple) dans un nombre croissant de sports. » Ces acteurs privés qui disposent de gros moyens attirent de plus en plus de sportifs, ou d’équipes, délaissant ainsi les circuits institutionnels pour gagner beaucoup plus d’argent. Le risque est que cela affaiblisse à terme les fédérations.
« On a suivi le feuilleton (peut-être pas terminé ?) entre l’UEFA et les plus grands clubs européens qui veulent créer leur propre compétition, dont les revenus échapperaient aux instances associatives. » Œuvrant depuis plus de vingt ans pour faire rayonner les anneaux de la capitale olympique, le Canton et son chef-lieu ne sont pas restés les bras croisés face à ces défis. Afin de renforcer l’accueil et de simplifier autant que possible les démarches administratives, ils ont créé la fondation Lausanne Capitale Olympique.
La Fondation Lausanne Capitale Olympique: porte d’entrée unique
« Elle permet de regrouper les moyens de la Ville et du Canton pour travailler désormais sous une seule dénomination, une seule marque. Et plus personne n’aura à se demander s’il doit s’adresser à l’un ou à l’autre, pour autant qu’il en saisisse la différence, souligne Nicolas Imhof. Cette entité sert à renforcer ce qui fait notre spécificité, à savoir celle d’être la capitale mondiale de l’administration du sport. En offrant un service encore plus centralisé, encore plus facilement identifiable, doté d’une seule porte d’entrée, cela permettra d’éviter que l’interlocuteur appelant depuis la Malaisie ou Londres ne soit ballotté d’un service à l’autre, selon que sa demande concerne un permis de travail ou la location d’un appartement. » L’idée est aussi de faciliter l’organisation de manifestations internationales et de congrès sur l’entier du territoire, dans les Alpes vaudoises ou dans toute autre ville. En résumé : une seule porte d’entrée pour une seule marque, plus d’efficacité, plus d’efficience et donc plus de prestations.