Préparer la relève sportive : une mission fondamentale, mais pas de tout repos pour de nombreux jeunes tiraillés entre la passion du sport et la nécessité de suivre une formation de qualité. Parfois, le rêve devient réalité : « Depuis une trentaine d’années, la filière Sport-études propose des programmes adaptés pour les étudiants et les apprentis qui mènent une carrière sportive de haut niveau, afin de leur permettre de poursuivre leur formation scolaire ou professionnelle tout en bénéficiant d’un entraînement sportif intensif et régulier », explique Florian Etter.
Le principe de Sport-études englobe désormais quatre mesures. La première concerne les élèves de la scolarité obligatoire qui peuvent bénéficier d’un horaire allégé et de congés occasionnels. « Ces aménagements touchent entre 400 et 500 élèves dans le canton », précise Florian Etter. La deuxième mesure vise, elle, à réunir au même endroit les meilleurs espoirs du canton d’une même classe d’âge, de manière à pouvoir leur offrir quelques entraînements hebdomadaires de haute qualité supplémentaires, et en les déchargeant d’une ou deux périodes d’enseignement. Ainsi, des établissements scolaires proposent des programmes Sport-études dans des disciplines telles que le football, le hockey sur glace, le ski, le badminton, la gymnastique, le trampoline, le handball, le unihockey et le basketball. « Actuellement, nous comptons environ 150 sportifs inscrits dans ces structures », précise Florian Etter. Les coûts de ces cours sont répartis entre les clubs, le Canton et les familles. Tout ce qui est scolaire est pris en charge par le Département de l’enseignement et de la formation professionnelle (DEF) – ce qui représente plusieurs centaines de milliers de francs. « Quant aux coûts sportifs, ils sont assurés par les associations cantonales qui peuvent demander un financement aux parents variant de zéro à cent francs par mois. »
Pour les gymnasiens et les apprentis
La mesure la plus connue date de 1989 et concerne les classes spéciales du gymnase Auguste-Piccard, à Lausanne, qui offre la possibilité aux athlètes – et aux artistes – de suivre un cursus normal, avec les mêmes exigences que les autres gymnasiens, à la différence près qu’ils sont libérés de cours chaque après-midi pour se concentrer sur leur activité sportive. « Actuellement, nous comptons seize classes – cinq à six classes par année – de vingt élèves. ».
Depuis 2019, quatre gymnases accueillent des structures spécifiques : les basketteuses et basketteurs sont à Chamblandes, les footballeurs à Beaulieu, les handballeuses et les handballeurs à Renens et les hockeyeurs à Provence.
Moins connue, la dernière mesure s’adresse aux apprentis. « Parce qu’ils sont tout autant concernés par le sport d’élite, nous avons mis en place dans notre canton en 2014 le label de Swiss Olympic, intitulé « Entreprise formatrice favorable au sport de performance ». Ainsi, chaque patron qui accepte de libérer du temps pour qu’un apprenti puisse s’entraîner peut bénéficier de ce label, doté d’un logo rouge orné des anneaux de Swiss Olympic. » Grâce à une étroite collaboration avec le Centre Sport-études Lausanne, dont le directeur Jean-Marc Gerber dispose d’un solide réseau, une vingtaine d’apprentis ont pu ainsi être placés, et ont permis à quatorze entreprises de recevoir le label rouge. Et si le dicton veut que les cordonniers soient les plus mal chaussés, deux de ces jeunes font mentir l’adage en effectuant leur apprentissage au Service de l’éducation physique et du sport. La relève ici aussi est assurée !