Pour bien saisir le poids des clubs sportifs vaudois, quelques chiffres : en 2016, le canton dénombre quelque 182’000 femmes, hommes et enfants (soit 23 % de la population active) qui sont membres de l’une ou l’autre des 1143 associations sportives. « Même si elle semble élevée et traduit une excellente dynamique, cette proportion de sportifs correspond à celle que l’on trouve dans l’ensemble de la région lémanique et dans le reste de la Suisse », observe Julien Echenard, délégué cantonal au sport associatif et populaire. Notons encore que les trois disciplines préférées des Vaudoises et Vaudois sont le football (14% des clubs), la gymnastique aux agrès (8%) et le tennis (7%) : viennent ensuite le ski alpin, l’équitation, le badminton, le volleyball et le tir sportif. « Et si les jeunes sont surreprésentés – ils constituent la moitié des membres, alors qu’ils ne forment qu’un quart de la population –, les femmes ne représentent en revanche qu’un tiers des membres inscrits », note encore Julien Echenard.
Coaching administratif
« Il est évident que les clubs et les membres des comités sont essentiels, voire incontournables, pour assurer la bonne marche et la qualité de leur encadrement, souligne le délégué au sport associatif. D’après ces mêmes statistiques, ce ne sont pas moins de 7000 personnes – dont l’écrasante majorité est bénévole – qui s’investissent au quotidien pour leur association. Chaque année, 1,1 million d’heures de travail sont consacrées aux innombrables tâches des comités pour assurer le bon fonctionnement de ces clubs. » Si pour le SEPS, dont l’une des principales missions est de favoriser le développement du sport auprès de la population, le soutien à ces associations sportives relève de l’évidence, encore fallait-il trouver le bon moyen. « Pour les aider aussi efficacement que possible, nous avons développé des cours de formation.
Sachant que la principale difficulté à laquelle sont confrontés les membres bénévoles des comités est la gestion administrative, complexe et souvent rébarbative, nous avons cherché à leur donner quelques clés pour leur faciliter la vie.
L’objectif est d’éviter que ces personnes démissionnent parce qu’elles se sentent débordées. »
Des cours concrets et variés
Pour cerner au mieux les réels besoins, le SEPS a procédé à deux sondages dont il est ressorti que, parmi les sujets plébiscités, on trouvait les finances : « C’est bien sûr la base, mais il y a aussi une forte demande pour des thèmes comme la communication (notamment pour l’encouragement à la participation féminine), le cadre légal, l’organisation de manifestations, la présidence d’une association, ou encore des sujets plus sensibles comme la prévention des abus et des situations de maltraitance », détaille Julien Echenard. Dès cet automne, le programme des cours va par ailleurs s’enrichir de nombreux modules, tels que la durabilité, la digitalisation, la diététique à la buvette, les réseaux sociaux ou le bénévolat. »
Afin d’aller droit au but et d’épargner du temps aux bénévoles, les cours sont conçus pour aborder autant de questions que de solutions concrètes, en évitant de les diluer dans de grandes théories. Dans le même esprit, pour chacun des modules retenus, des experts sont mandatés : « Mais qu’il s’agisse d’avocats, d’experts en marketing et des médias ou d’experts-comptables, nous mettons un soin particulier à trouver à chaque fois des personnes ayant un vécu sportif qui renforce sa crédibilité et suscite l’enthousiasme. »
Carton plein
Faire lever des bénévoles le samedi matin pour parler de comptabilité dans l’une des salles du Stade de la Tuilière ou de la Vaudoise aréna n’était pas gagné d’avance. « Avant le premier cours, j’avais parié sur la présence d’une vingtaine de personnes, nous nous sommes retrouvés à soixante, la jauge était pleine ! Depuis, nous avons une moyenne de 50 personnes inscrites par cours. Au total, depuis le démarrage de ce programme de formation, nous avons déjà touché quelque 400 personnes », se réjouit Julien Echenard