Economie et durabilité
Les défis de 2050

50 millions pour aider le tourisme à DEVENIR DURABLE

Très longtemps orienté sur les stations d’altitude, le soutien aux activités touristiques a pris un virage inédit en 2023 afin de passer à l’approche «quatre saisons».
OTV / Jan Christopher Becke / ARC-Sieber

Désormais davantage tourné vers la nature, les randonnées ou un esprit plus hédoniste que sportif, le tourisme ne doit plus être synonyme de «ski dans les Alpes vaudoises».

OTV / Jan Christopher Becke / ARC-Sieber

À la tête du Département de l’Économie, Isabelle Moret a été immédiatement confrontée à la crise énergétique dès son arrivée au gouvernement vaudois, ce qui implique de facto une réflexion sur la durabilité des projets entrepris, y compris dans les loisirs qui doivent logiquement se doter d’une approche et d’un fonctionnement placé sous le signe de la durabilité.

Il faut dire que pendant plusieurs décennies, le tourisme était souvent synonyme de «ski dans les Alpes vaudoises»; l’essentiel du soutien étatique y était consacré. Désormais davantage tourné vers la nature, les randonnées ou un esprit plus hédoniste que sportif, l’appui souhaité par le Canton se veut bien plus large, ce qui est exactement l’objectif du nouveau crédit-cadre voté en 2023 et qui accorde une enveloppe de 50 millions de francs, destinée à accélérer la transformation du secteur touristique vers la durabilité, la neutralité carbone et son adaptation au changement climatique.
 
Ratisser large
«L’idée est de ne pas soutenir que le ski, secteur que nous avons largement financé dans les Alpes vaudoises», image Isabelle Moret. «La neige n’existera vraisemblablement plus dans quelques années et les millions qui seront désormais

affectés dans ce domaine se répartiront tout le canton, pour accompagner des régions qui mettront en œuvre des projets plus durables et qui proposeront une offre quatre saisons.»

Et la conseillère d’État de citer en exemple la Vallée de Joux, «qui a sans doute une belle carte à jouer, car il s’agit de penser à d’autres formes de prestations, comme la randonnée ou le VTT, sans oublier le tourisme d’affaires, qui concerne par exemple l’arc lémanique et qui peut aussi prétendre à un soutien si les projets innovants satisfont les critères retenus.»

L’idée est aussi de donner le coup de pouce qui manque à des communes ou des associations régionales qui ne parviendraient pas à financer seules des projets pourtant à maturité, ou adapter des infrastructures existantes.

Un coup d’accélérateur bienvenu qui sous-entend d’aller vite – le décret prendra fin en 2026 – afin de positionner rapidement le canton comme destination de référence en matière de tourisme durable et soutenir un secteur d’activités générant directement plus de 15’000 emplois. C’est ce qu’ambitionne le Département de l’économie, de l’innovation de l’emploi et du patrimoine.