Le sol vaudois
ses fruits, ses défis pour le futur

Fiers d’exercer un MÉTIER ESSENTIEL pour la population

Rencontre avec deux jeunes agriculteurs du canton de Vaud: discussion autour de leurs motivations et de leur rapport à ce mode de vie.
ARC Jean-Bernard Sieber

Jeune agricultrice dans le Jura vaudois, Hélène Vallotton ne se voyait pas «faire du bureau» toute sa vie.

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François Vial, à Montricher: «J’aime tout dans ce métier».

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D’après l’Union suisse des paysans (USP), plus de 3900 apprentis ont choisi en 2023 une profession de la terre, soit 5% de plus par rapport à 2022 (3756). Une évolution positive, notamment grâce aux apprentissages d’agriculteur et de maraîcher, qui semblent susciter le plus d’intérêt. C’est effectivement dans la première orientation nommée que François Vial et Hélène Vallotton se sont formés. Rencontre avec deux jeunes agriculteurs, récemment certifiés et aujourd’hui travailleurs à plein temps.

Tous deux issus de parents agriculteurs, ils ont initialement voulu suivre une autre voie, respectivement par un apprentissage de bûcheron et d’employée de commerce. «Même si j’ai toujours baigné dans ce milieu, je ne me voyais pas en faire ma profession, raconte François Vial, 29 ans. J’ai donc d’abord effectué une autre formation, mais ça m’a manqué, alors j’ai changé d’orientation pour revenir aux sources», poursuit celui qui a obtenu son CFC d’agriculteur en 2018, puis un brevet l’année dernière.

Hélène Vallotton s’est quant à elle rendue à l’évidence : elle ne se voyait pas faire «du bureau» toute sa vie. «Je voulais rester dans la pratique, faire quelque chose de concret, qui avait du sens à mes yeux. Je trouve une grande satisfaction à voir l’évolution des récoltes et la valorisation du lait en fromage, qui est ensuite prêt pour la consommation», analyse la jeune femme de 25 ans, certifiée en 2022.

Précieuse formation
Cette dernière alterne aujourd’hui entre deux modes de vie: «En été je suis à l’alpage, dans une ferme laitière et en hiver, je retourne dans les bureaux, c’est un rythme que j’apprécie». L’agricultrice s’est arrêtée au niveau CFC, satisfaite de ses connaissances préalables en comptabilité. François Vial, en chef d’exploitation agricole et laitière, a entamé son brevet après la reprise de son domaine en 2020: «J’ai remarqué très vite avoir des lacunes en gestion, c’est pourquoi j’ai suivi la formation professionnelle supérieure à côté de mon travail, en trois ans».

Ce dernier affirme «tout aimer» dans la profession qu’il exerce: «J’aime être dehors et au contact des animaux. C’est un rythme de vie à adopter, mais j’arrive à prendre quelques congés, car j’ai un employé. Je suis fier de pratiquer un métier essentiel pour la population».

Les deux jeunes travailleurs ont un souvenir positif de leur formation de CFC. «Très intéressé par les bovins, j’ai trouvé les cours géniaux, mais c’est vrai que pour certains camarades qui ne souhaitaient pas élever de bétail, ça pouvait être ennuyeux.» Et Hélène Vallotton d’ajouter: «J’ai effectué ma première et ma troisième année en Suisse alémanique, ce qui est une bonne manière de découvrir plusieurs types d’exploitation».

Informés de la restructuration prochaine du plan d’étude de CFC prévue dès 2026, les deux travailleurs de la terre approuvent l’idée d’une spécialisation avancée dès le CFC, mais insistent sur l’importance d’un enseignement général. «C’est très bien de proposer de se spécialiser plus tôt, sans pour autant minimiser l’enseignement commun des deux premières années, qui permet de voir les difficultés reliées à chaque branche du métier», conclut l’agricultrice.