Alors qu’on a longtemps ironisé sur «le vigneron qui attend ses clients assis sur ses cartons», image révolue depuis de nombreuses années, c’est un pas de plus qui est franchi sur la Côte vaudoise avec l’ouverture de la Maison des vins à Mont-sur-Rolle, un projet qui a pris un certain temps pour se réaliser.
À la base de cette volonté d’ouvrir une vitrine sur les crus de cette vaste région, Luc Pellet ne boude pas son plaisir. «C’est l’aboutissement d’un travail de taille, mais le résultat est conforme à l’ambition initiale. En plus, le bâtiment et ses infrastructures sont splendides et le site judicieusement choisi, avec ce panorama sur les vignes, le Léman et les montagnes en face. Au niveau touristique, c’est une carte de visite fantastique ! Et, nous l’espérons, un nouvel atout majeur pour les acteurs du vignoble.»
Car la Maison des Vins de la Côte a pour but d’offrir une destination nouvelle aux touristes ainsi qu’aux groupes qui effectuent des sorties et qui cherchent des sites inédits à visiter. Il faut répondre à une demande de vivre une expérience toujours plus forte. «Nous leur présentons une collection de crus issus d’une centaine de domaines et vignerons encaveurs, ainsi que des saveurs du terroir local. La cuisine, l’atelier de dégustation et la salle de séminaire seront des lieux animés, dédiés aux savoir-faire et aux traditions d’ici, comme l’initiation à la dégustation, la découverte de mets du terroir, ainsi que d’autres événements proposés au fil des saisons», salive Luc Pellet.
La vente à l’emporter sera également au rendez-vous, comme lorsqu’on visite une fabrique de chocolat ou d’huile de noix. «Nous devons évidemment financer le fonctionnement et travaillons étroitement avec les offices du tourisme de Morges et de Nyon pour attirer une clientèle diverse, qu’il s’agisse de visiteurs étrangers ou des groupes de passage. Nous comptons également de nombreuses entreprises de taille sur l’arc lémanique et nos locaux sont dimensionnés pour les accueillir pour des séminaires ou des célébrations», espère le responsable.
Plus de 200 casiers sont répartis dans ces murs et la profession a joué le jeu en investissant pour chaque membre 2500 francs à fonds perdu comme mise de départ. Les casiers se louent 300 francs par an, à charge des professionnels sur place de les mettre en valeur et contribuer indirectement à leur promotion.
Au final, le coût de l’opération se monte à environ 4,5 millions, avec notamment des financements cantonaux et fédéraux. «Sur le plan touristique, ce lieu doit devenir une évidence pour une sortie, comme peuvent l’être le Signal de Bougy ou le Château de Prangins», conclut Luc Pellet.