Le nouveau bâtiment du Musée cantonal des Beaux-Arts est déjà payé. Il le doit surtout aux fonds publics, bien sûr, mais aussi et beaucoup à des donateurs privés. Sur les 83 millions investis dans le nouveau MCBA, 34 ont été versés par des mécènes et autres partenaires privés. Une contribution en grande partie réunie par la Fondation de soutien à Plateforme 10. Parmi ces soutiens figure par exemple celui de la Fondation Anita et Werner Damm-Etienne, active dans le soutien à la recherche médicale et aux arts. Passionnée par le sort du musée, qu’elle suit depuis le projet d’implantation à Bellerive, rejeté en votation, Anit Damm Etienne a elle-même proposé l’aide de sa Fondation au conseiller d’État Pascal Broulis.
D’autres donateurs ont contribué au projet en offrant des œuvres d’art. C’est le cas notamment d’Alice Pauli, collectionneuse et propriétaire d’une galerie de renommée internationale, située au Flon.
Sachant que le budget d’acquisition d’un musée public n’est pas suffisant pour acquérir des œuvres contemporaines majeures, elle a décidé de donner ses plus belles pièces au MCBA: des Anish Kapoor, William Kentridge, Anselm Kiefer, Giuseppe Penone ou encore Pierre Soulages, à découvrir pendant l’exposition Atlas, ces prochains mois.
Alice Pauli explique sa motivation dans un dossier de presse du MCBA: au décès de son fils unique, qui était actif dans le domaine et pouvait reprendre sa galerie, elle a désiré que sa collection ne finisse pas dispersée. «Pour moi, la meilleure solution était que les œuvres puissent entrer dans les collections d’un musée et y être exposées. Il est primordial pour moi de contribuer à une meilleure connaissance des grands noms de l’art moderne et contemporain en permettant au public le plus large possible la confrontation avec les œuvres originales. (…) La notion de partage aussi est importante. Nous ne sommes que de passage.»
A noter que le projet Plateforme 10 a fait pencher la balance: sans ça, dit-elle, «j’aurais pensé différemment.» Elle espère que d’autres collectionneurs feront comme elle, «pour faire du MCBA une institution muséale de premier ordre et pour renforcer la position de Lausanne et du canton en tant que destination culturelle majeure».