Plateforme 10/2019
Quartier des arts, acte 1

Dix ans de travail pour rebondir d’un échec au succès

ARC Jean-Bernard Sieber

Pascal Broulis, conseiller d’État, président du Comité de pilotage de Plateforme 10.

ARC Jean-Bernard Sieber

Le soir de l’échec du projet de musée à Bellerive, le Conseil d’État est ressorti de cette votation avec l’intime conviction que si le projet s’était échoué sur les belles rives du Léman, l’envie des Vaudois pour un nouveau Musée des Beaux-Arts était quant à elle intacte. Forts de ce sentiment, avec ma collègue Anne-Catherine Lyon d’abord, puis avec Cesla Amarelle, cheffe du Département de la formation, de la jeunesse et de la culture, nous nous sommes immédiatement remis au travail, toujours avec une volonté décuplée de trouver le bon chemin pour faire aboutir ce projet. 
Dix ans plus tard, nos efforts ont été récompensés de la plus belle des manières. En avril dernier, plus de 21'000 personnes ont franchi le seuil du nouveau Musée cantonal des Beaux-Arts (MCBA), pour découvrir son architecture et la beauté de ses lignes dans un espace vide. Autant ils s’étaient enthousiasmés de son architecture, autant ils avaient dit leur impatience de voir les toiles exposées dans les lumières naturelles ou artificielles d’un lieu qui ne cesse de se dévoiler. 
Le moment tant attendu est désormais venu. Au terme d’un compte à rebours de 183 jours, l’équipe du MCBA aura déménagé les quelque 10'000 œuvres de sa collection et monté, en même temps, sa toute première exposition, Atlas. Cartographie du don. Une occasion unique pour le public de découvrir un accrochage exceptionnel, permettant d’explorer et de voyager dans l’entier du bâtiment, offert à la contemplation des chefs d’œuvre du musée. 

Cet événement historique ne doit pas nous faire oublier qu’il s’agit seulement de la première étape de la construction d’un véritable quartier des arts, qui s’étend sur une surface de 25 000 m2 au cœur de Lausanne. Mais avant que le rayonnement de ce site ne déborde de nos frontières, nous voulons d’abord que les Vaudoises et les Vaudois se l’approprient pour y vivre un moment enchanteur et historique, qu’ils sentent monter le désir de revenir encore et encore, pour toujours découvrir quelque chose de nouveau dans la riche collection du MCBA, en attendant que le Musée de l’Élysée et le mudac ne viennent participer à la magie du lieu. 
À la source de cette double ambition, il y a aussi le lien presque organique, et non uniquement symbolique, entre le site de Plateforme 10 et le monde du rail. Le nouveau quartier des arts sera situé au cœur même du dispositif des transports publics vaudois. À quelques pas seulement de la gare CFF de Lausanne, il est à la portée de toute la Suisse, des quatre coins du canton et toute l’agglomération lausannoise. Il se situera même à équidistance des gares de Milan et de Paris. Tout un symbole. 

Pascal Broulis