Sport et santé
ont partie liée

La santé par le sport : une discipline de plus en plus POPULAIRE

Lancé en 2016 pour encourager l’activité physique de la population vaudoise, le programme « Sport-Santé » a rencontré un vif succès auprès des communes, des clubs et des associations dédiées au sport handicap. Tania Larequi, de la Direction générale de la santé (DGS), et Raoul Vuffray, du Service de l’éducation physique et du sport (SEPS), travaillent conjointement pour donner corps aux quelque 230 projets soutenus par le Canton de Vaud.
ARC Jean-Bernard Sieber

Au cœur de la promotion de la santé, l’activité physique agit sur les maladies cardiovasculaires, les cancers, les problèmes liés au surpoids. Elle rapproche les gens au sein de clubs, d’associations : ces liens influent positivement sur la motivation des individus.

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Tania Larequi (Direction générale de la santé) et Raoul Vuffray (Service de l’éducation physique et du sport).

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Un axe du programme « Sport-Santé » concerne les associations s’occupant de sport handicap. Cette aide permet d’ouvrir de plus en plus de cours et d’élargir le choix des activités.

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À l’origine, l’idée était de favoriser la promotion de la santé par la pratique du sport auprès de la population vaudoise. En visant particulièrement celles et ceux pour qui l’activité physique nécessite un effort, en matière accessibilité, de budget ou tout simplement de motivation. « Avec le temps, on s’est vraiment rendu compte à quel point l’activité physique était au cœur de la promotion de la santé, souligne Tania Larequi, médecin responsable des dossiers touchant à la promotion et la prévention de la santé auprès de la DGS. C’est même une mesure parmi les plus efficaces : elle agit aussi bien sur les maladies cardiovasculaires que les cancers, ou sur tous les problèmes liés au surpoids – sans parler des problématiques sociales, puisqu’elle permet souvent de rapprocher les gens au sein de clubs ou d’associations, créant de véritables liens qui ne sont pas sans incidence sur la motivation des individus. Et cela est d’autant plus fondamental que le véritable défi est de faire mettre en mouvement des gens sédentaires. »

 

Un réel besoin 

La main dans la main, le Service de l’éducation physique et du sport (SEPS) et la Direction générale de la santé (DGS) ont planché sur la question pour aboutir à un projet « Sport-Santé » qui fut lancé en 2016. L’an dernier, la conseillère d’État Rebecca Ruiz, en charge de la santé, et son collègue, l’ancien conseiller d’État Philippe Leuba, alors en charge du sport, tiraient un premier bilan : plus de 190 projets avaient alors reçu un soutien cantonal pour un montant de 2,1 millions de francs.

 

Délégué aux dossiers sportifs transversaux, Raoul Vuffray explique que ces aides sont basées sur quatre axes, de manière à couvrir tant les besoins des communes que ceux des clubs et des associations dédiées au sport handicap : « La plus grosse partie a été consacrée à la construction ou la rénovation de places de sport en plein air. Plus de quarante communes ont sollicité notre aide. » Et de rappeler que, normalement, ce n’est pas la vocation de l’État de financer des infrastructures, sauf lorsqu’elles sont d’importance cantonale, comme le stade de la Tuilière à Lausanne. « De même pour ce projet, nous avons fait une exception. Les communes peuvent bénéficier d’une aide cantonale, du moment qu’elles répondent principalement à deux critères : permettre une pratique « sans contrainte » en rendant les installations gratuites, et en libre accès (au minimum de 9 h à 20 h). » Sur cette base, des terrains multisports, des aires de fitness ou autres pistes finlandaises ont pu obtenir une aide cantonale se situant entre 15 et 25% du coût total des travaux. 

 

Se bouger en dehors des heures d’école

Le Canton a également souhaité renforcer l’accès des salles de sport aux enfants et aux adolescents en dehors des heures d’école, et en particulier le week-end. Il a ainsi distribué plus de 700’000 francs auprès de 22 communes pour participer financièrement à l’organisation d’activités sportives, comme des cours de sport pour les jeunes durant le week-end.

Raoul Vuffray précise que, pour être subventionnées, ces activités doivent également être encadrées, gratuites et s’inscrire dans la durée : « Pour schématiser, il existe deux types de communes : celles qui, comme Lausanne, Vevey ou Montreux, ont les ressources humaines pour tout prendre en charge. Et les autres, plus modestes, qui n’ont pas ces moyens, et peuvent faire appel à des organismes extérieurs, par exemple, à la Fondation IdéeSport. Effectivement, cette dernière propose une sorte de package aux communes en s’occupant de recruter monitrices et moniteurs et d’organiser des activités. « Nous sommes heureux de constater que ces activités offrent un lieu de rencontre régulier en permettant à toutes et tous de pratiquer gratuitement une activité physique encadrée, mais sans que cela ne constitue une contrainte. Et nous observons que cela marche très très bien. »

 

Aimer le sport avant la compétition

Après la gratuité et l’accessibilité, la question de la « contrainte » est au cœur du troisième axe défini par le programme « Sport-Santé ». « Partant du constat que tous les jeunes n’ont pas forcément l’esprit de compétition et que beaucoup se retrouvent souvent sur le banc de touche, ce soutien s’adresse plus spécifiquement aux clubs de sports collectifs pour les inciter à organiser des activités sans obligation de participer aux matchs », explique Tania Larequi. Même s’il est vrai que cette mesure n’est pas facile à mettre en œuvre, surtout pour les petits clubs ne disposant pas de gros moyens, quatorze clubs de football, de basketball, de unihockey, de volleyball et de rugby ont néanmoins joué le jeu, recevant une aide d’un montant total de 80’000 francs.

 

Le dernier axe de « Sport-Santé » concerne les associations s’occupant de sport handicap. « Jusqu’à présent, nous avons soutenu à hauteur de 180’000 francs huit projets, portés par trois associations de sport handicap, détaille Raoul Vuffray. Si tout le monde s’accorde à reconnaître l’immense bénéfice que retirent les personnes handicapées de la pratique du sport, aussi bien pour entretenir leur santé que pour maintenir un lien social, il faut aussi savoir que cela nécessite des moyens énormes en termes de personnel d’encadrement. Cette aide financière permet donc d’ouvrir de plus en plus de cours et d’élargir le choix des activités. »

 

Quid du futur ?

Satisfaits du bilan de cette initiative interdépartementale, le Service de l’éducation physique et du sport et la Direction générale de la santé ne comptent pas en rester là. « D’abord, nous sommes heureux de voir que ce projet est en train de se pérenniser. Mais maintenant, nous réfléchissons à élargir le champ d’action et à développer de nouvelles pistes pour favoriser l’activité physique des femmes, souligne Tania Larequi. Notamment, à travers le développement de parcours d’urban training qui permettent de toucher plus facilement les femmes de 35 à 50 ans sans qu’il y ait de besoin d’infrastructures particulières. »