De nos jours, deux enjeux sont sur toutes les lèvres: la transition énergétique et les risques de pénurie. Les deux sont évidemment liés et réclament de l’innovation. Mais de l’innovation à 360 degrés. Il s’agit d’élargir nos champs de réflexion et d’action. Car le passage des énergies fossiles au renouvelable ainsi que la sécurisation de notre approvisionnement en énergie sont des défis colossaux qui méritent des réponses multiples, globales, systémiques.
Bien entendu, le développement des énergies renouvelables ou l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments notamment exigent des solutions innovantes du point de vue des techniques, voire des matériaux. Sur ce plan, les évolutions se suivent, les avancées sont importantes: le solaire se perfectionne à vue d’œil, les pompes à chaleur sont de plus en plus performantes, on sait tirer parti des bassins lacustres pour refroidir ou chauffer des immeubles, et j’en passe.
Toutefois, il faut aller plus loin, oser plus. Et c’est là que le principe de sobriété peut devenir un véritable moteur d’innovation protéiforme, en cascade, dans tous les domaines.
La sobriété suggère la modération, la tempérance. Le mieux supplante le plus, voire le trop. La sobriété suggère aussi la durée, la longévité via les circuits à la fois courts, indigènes, basés sur la récupération, le réemploi et le recyclage. Le soutien accru de l’État de Vaud aux filières du bois, notamment, va dans ce sens.
Partout où c’est possible, il s’agit de redonner une chance aux matériaux, aux objets, jusqu’aux personnes, une chance de se réinventer, de se régénérer. La circularité est alors le meilleur antidote contre le gaspillage de matériaux, d’énergie ou d’argent. La sobriété, la circularité sont des sources d’innovation, d’emplois, de plus-value à l’échelon local, dans tous les domaines.
La finitude des ressources n’est pas une hypothèse, c’est une réalité. Mais une réalité riche d’opportunités d’innover, d’allier efficacité et originalité. Le juste mieux.
Vassilis Venizelos, Conseiller d’État