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Supplément de la Feuille des avis officiels No 90 du 10 novembre 2017 Spécial immobilier

Vaud, quatrième constructeur de Suisse

Le SIPaL, pour Service immeubles, patrimoine et logistique, est une grosse machine qui tourne à plein régime. Le parc immobilier de l’État de Vaud compte en effet plus de 1000 bâtiments et les projets importants en matière de construction sont légion. Tour d’horizon avec son directeur depuis 2000, Philippe Pont.
ARC Jean-Bernard Sieber

Le Parlement cantonal

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Le CEPN (Nyon)

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L’annexe de la Mouline (UNIL)

ARC Jean-Bernard Sieber

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Le Synathlon (UNIL)

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Pierre Boss

Les travaux à l’École des Métiers de Lausanne ont permis des économies de dépenses énergétiques de l’ordre de 44%.

Pierre Boss

DR

CHUV, nouveau bloc opératoire.

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Rémy Gindroz

L’impressionnante toiture du château cantonal en cours de réfection.

Rémy Gindroz

ARC Jean-Bernard Sieber
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Pierre Boss
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Rémy Gindroz

S’il fallait résumer à grands traits les tâches remplies par le SIPaL, il faudrait commencer par la construction, l’entretien, la restauration voire la transformation de son parc immobilier, composé aussi bien de chalets d’alpage que de prisons, d’immeubles pour l’Université, de gymnases, de préfectures, de postes de gendarmerie et de bâtiments administratifs. «La mission du SIPaL est de loger l’État, en premier lieu dans des bâtiments lui appartenant. Lorsque la place manque, le rôle de la division Immobilier est de louer auprès de tiers, ce qui représente 47 millions de francs de frais par année», souligne Philippe Pont. En plus de construire, le SIPaL prospecte également le marché avec pour objectif d’acquérir des immeubles répondant à ses besoins. La liste des bâtiments mis en service uniquement cette année impressionne tant par le nombre d’objets que par leur ampleur. Depuis juin 2016, sept bâtiments ont été inaugurés, trois le seront bientôt: le Centre d’enseignement postobligatoire de l’Ouest lausannois (CEOL) à Renens, le Parlement vaudois, les deux auditoires de la Faculté de biologie et de médecine et le Centre d’enseignement postobligatoire de Nyon (CEPN) et ses deux salles de sport. A ces réalisations s’ajoutent l’annexe de la Mouline à Dorigny, le bâtiment d’hébergement et de formation pour l’Académie de police de Savatan ainsi que le bâtiment administratif pour la Justice de paix et l’Office des poursuites du district de la Broye-Vully à Payerne; sans oublier le Synathlon (Université de Lausanne), bâtiment qui sera consacré au sport international, dont le tour viendra à la fin de cette année, le château Saint-Maire en avril 2018 et la première étape de Plateforme 10, quartier des musées voisin de la gare de Lausanne, courant 2019. 

Le défi le plus important

La liste des projets, à diverses étapes de réalisation, est tout aussi impressionnante. «Les différentes équipes du SIPaL planchent sur 92 objets, y compris l’UNIL, mais sans les constructions du CHUV, auxquels s’ajoutent 154 mandats confiés à des bureaux d’architectes privés entre juin 2016 et juin 2017.» 
Parmi les plus emblématiques figure Vortex, à Chavannes-près-Renens, un nouveau quartier de logements qui accueillera les athlètes des JOJ de 2020, puis des étudiants. «Vortex représente le défi le plus important non seulement en matière de délai de réalisation, mais aussi d’image du canton et de la Suisse.» 
De nombreuses autres études sont en voie de finalisation, comme le Campus Santé à Chavannes, le bâtiment des sciences de la vie, la seconde étape de Plateforme 10, l’extension du bâtiment Unithèque à  Dorigny ainsi que la transformation  d’Amphipôle, le remplacement de la prison préventive du Bois-Mermet, la relocalisation du Service des automobiles et de la navigation (SAN) et le musée romain d’Avenches. Le montant total brut s’élève à 2,87 milliards, ce qui place Vaud parmi les quatre plus grands constructeurs de Suisse avec la Confédération, les CFF et le canton de Zurich. Philippe Pont explique cette pléthore de projets par une démographie en hausse croissante. «Le canton est très attractif et cet afflux de population implique de construire des infrastructures telles que celles précitées. A cela s’ajoute bien sûr le fait que l’état des finances le permet.»

Les autres missions du SIPaL

Pour mener à bien ses tâches, le service est composé de quelque 500 collaborateurs répartis en cinq divisions: stratégie et développement, architecture et ingénierie, immobilier, patrimoine et centrale d’achats. En effet, en plus des bâtiments qu’il entretient ou construit, le SIPaL est chargé de trois autres missions. La division patrimoine garantit la préservation du patrimoine historique du canton de Vaud, qui représente un dixième du patrimoine suisse. Elle comprend aussi la section de l’archéologie cantonale qui effectue ou supervise toutes les fouilles archéologiques entreprises dans le canton. La centrale d’achats fournit une bonne partie des biens mobiliers à l’ensemble des services de l’État.


Le CHUV aussi construit 

Hors périmètre SIPaL, le centre hospitalier vaudois construit aussi. Cette année, le CHUV a inauguré son nouveau bloc opératoire doté de 16 salles, le premier hôtel des patients de Suisse, La Brine qui regroupe la plupart des activités psychiatriques ambulatoires de la région yverdonnoise à Montagny-près-Yverdon et deux auditoires de grande capacité destinés à la Faculté de biologie et de médecine (FBM) de l’UNIL à la rue César-Roux à Lausanne. La première pierre du futur complexe de 220 lits de l’hôpital psychiatrique de Cery et celle de la plateforme logistique commune des HUG et du CHUV ont été posées.

Les logements 

En 2000, l’État possédait un certain nombre d’immeubles de logements achetés en prévision d’être détruits pour laisser la place à d’autres infrastructures. Ces projets ayant été abandonnés, l’État s’est séparé de ces bâtiments pour se concentrer sur ceux dont il a besoin pour assurer ses missions de base, à savoir la santé, la sécurité, l’enseignement, le social et l’administration. «Clairement, gérer des logements n’est pas sa mission», souligne le chef de service Philippe Pont.

«Le» château 

L’État de Vaud est propriétaire d’un parc monumental important, dont le plus emblématique est le château Saint-Maire, siège du gouvernement. Depuis 2015, il est l’objet d’une intervention globale qui se concentre sur la conservation et la réhabilitation de la substance historique de l’édifice; la rénovation des installations techniques et du système énergétique; une optimisation fonctionnelle des espaces et une redistribution des locaux. 
Trois aménagements nouveaux confèrent au projet un aspect contemporain: une salle de presse polyvalente dans une travée des caves, avec accès extérieur; une salle de réunion dans les combles, entièrement vitrée, sous la charpente; et un ascenseur entre les deux corps de bâtiments, inséré dans l’épaisseur du mur. L’inauguration est prévue au printemps 2018.

Pionnier du durable

Pionnier du développement durable dans les années 2000, le Canton n’a cessé de renforcer sa démarche d’exemplarité en matière d’efficacité énergétique de ses bâtiments. Depuis 2012, il a développé des solutions originales pour la réduction des consommations, la production d’énergies renouvelables, et lancé des plans d’assainissement à hauteur de 104 millions. «Le bilan de la période 2011-2016 est positif. Les réductions de consommation varient entre 4 et 16% selon le vecteur énergétique, la part de renouvelable atteint 18% pour la chaleur et 48% pour l’électricité.» 
Ainsi, les travaux réalisés en 2009-2010 à l’École des Métiers de Lausanne ont permis des économies de dépenses énergétiques chiffrées à 44%. Le bâtiment du gymnase de Cheseaux-Noréaz est un autre exemple. C’était un bâtiment des années 70 dans lequel il faisait chaud en été et froid en hiver. La réfection des façades a permis d’isoler le bâtiment, donc de diminuer la dépense énergétique de 70% et d’offrir un meilleur confort pour les personnes qui y travaillent.